vendredi 24 décembre 2010

2011 !

Bonnes fêtes de Noël à tous
 et que 2011 comble les souhaits de mes amis et visiteurs !


Pause sur tous mes blogs jusqu'au début de l'année ...
A bientôt !

samedi 18 décembre 2010

Rivière hivernale

C'est une balade le long de la rivière que l'on fait régulièrement, été comme hiver. D'accès facile, à quelques minutes de voiture, elle ne demande pas de grande préparation, ni d'être préméditée. En cette saison, évidemment, écharpes, gants et souliers chauds s'imposent !


Dans un méandre, les moines cisterciens ont fondé au XIIe siècle l'Abbaye de Hauterive. Celle-ci génère beaucoup d'activités, mais en passant dans le dos des bâtiments, on ne voit que leur tranquille équilibre. 

Nos pas nous éloignent de la couleur, juste arrêtés par les cris d'une troupe de mésange à longue queue occupées à "nettoyer" les cimes des hêtres au-dessus de nous. Nous descendons dans le lit de la rivière, sur les galets à peine recouverts de poudre blanche ... et l'atmosphère tout entière vibre, comme une gaze grise, une ombre qui nous saisit ... 

La paroi est là, glacée, talquée ... un troglodyte donne l'alerte et se réfugie dans une anfractuosité de la roche. Nous nous taisons, impressionnés par la beauté de ce tableau naturel.  Un coup d'oeil à l'arrière nous rassure, la couleur existe encore en ce monde ! 

La pierre suinte et les glaçons sont des pendeloques géantes qui se détachent et rebondissent avec fracas jusqu'à la surface grise de l'eau. 

Un mouvement attire notre attention, là, tout proche, à nos pieds ! Un rouge-gorge cherche sa pitance dans les galets, pas effrayé par notre présence silencieuse ... 

Le froid pourtant nous force à revenir sur nos pas ... satisfaits de notre balade, joyeux. Au sortir de la rivière, nous nous retournons pour admirer encore le jeu du soleil pâle dans les arbres.

Quelques photos encore, quand un mouvement dans la rivière attire notre attention. Et ...
nous découvrons le cincle plongeur ! Cet oiseau que nous avons souvent entrevu, rasant l'eau, disparaissant derrière une souche, mais que jamais nous n'avons pu observer en train de nager ... Oh, il était au milieu de la rivière, difficile à photographier, mais nous avons admiré ses allers et retours affairés, sa nage dans l'eau glacée ... Nous étions heureux comme des enfants : nous savions qu'il était l'hôte des lieux, mais nous n'avions pas osé imaginer le voir un jour !




samedi 11 décembre 2010

Masque Gouro

C'est un petit masque, acheté à Ouagadougou, Burkina Faso, il y a plusieurs années. Nous avions été mis en contact avec un "rabatteur" qui devait nous trouver un masque-planche rectangulaire provenant de l'ethnie Toussian. Oh ! nous ne voulions pas un masque de collectionneur, nos connaissances n'étant pas assez pointues en la matière et nous n'étions pas concernés pas le côté sacré d'une telle pièce. D'ailleurs,  notre rabatteur était à peine sorti de l'adolescence et ne devait pas faire le poids sur le marché des antiquités. Mais il disait connaître des marchands capables de nous fournir une copie conforme d'un beau masque. Il a cherché, il a trouvé en deux jours plusieurs pièces ... Je vous présenterai le masque acheté dans un prochain billet. Ne sachant pas jusqu'à quel point nous étions intéressés par les masques - qui sont l'objet d'un commerce intense en Afrique de l'Ouest - il en avait profité pour nous ramener des petites pièces, "faciles à mettre dans l'avion". Rien de bien intéressant et que du vu et du revu. Mais ... en commerçant habile, il laissait traîner quelque chose au fond d'un sac de toile grise, comme si ce n'était rien qu'un chiffon.  Nous avons discuté des masques, de sa région d'origine, de la nôtre, l'heure a passé autour d'un thé dans le hall de l'hôtel. Nous nous sommes racontés des souvenirs du Ouaga d'autrefois, le commerce battait son plein et la sympathie n'était pas de reste.
Finalement, voyant que nous ne faisions pas mine de lui demander ce qu'il avait dans son sac, il a annoncé avoir quelque chose "en cadeau" pour nous, puisque nous étions devenus amis. Il a sorti ce masque jaune et annoncé un prix - presque dérisoire. Frappée par la patine jaune,  le maquillage maladroit, le déséquilibre dans ce visage, je me disais que c'était un truc encore plus touristique que les autres ... mais, l'amitié oblige, nous étions en si bons termes, notre petit marchand disait le vendre "pour lui", à savoir que le masque lui appartenait, nous l'avons acheté ...

Une fois chez nos amis, nous avons montré nos achats, et personne ne semblait connaître le masque jaune - personne n'y était intéressé. Nous avons failli le laisser sur place quand nous sommes rentrés, puis devant le faible encombrement, et par respect pour le petit vendeur  - on l'a embarqué.


Et depuis ... il m'accompagne ! Je l'ai placé dans ma salle de bains parce que son cimier turquoise était coordonné à une lampe et que j'aime le turquoise classique dans les salles d'eau. Mais ... j'avais compté sans le regard de travers, la bouche ironique : il ne me quittera plus jamais. Immédiatement, j'ai pensé à une femme, peut-être à cause du maquillage ... C'est mon image amie du matin : elle me permet de prendre du recul, de voir le beau dans la vie quotidienne.



A la suite d'une publication des mes Images du Jour, un matin où le soleil l'avait embellie, j'ai commencé quelques recherches, et c'est sans peine que j'ai trouvé sa description, son origine.

samedi 4 décembre 2010

Jungle

Comment fuir la neige, le froid, le verglas ? Comment se réchauffer et se reposer les yeux de tout ce blanc ? J'ai une proposition à vous faire : visitez une serre tropicale. On en trouve des modestes dans les jardins botaniques, mais j'ai la chance d'avoir un papiliorama pas loin de chez moi ...
Je laisse la voiture sur le parking assez éloigné et je marche sur le chemin, la neige craquant sous mes pas. Le contraste est d'autant plus fort au moment d'entrer dans la serre. Immédiatement, buée sur les lunettes et sur l'objectif ... mais à travers ce brouillard, on perçoit déjà mille volettements, mille couleurs, et le vert, omniprésent ! Une sensation d'étouffement, bien vite remplacé par la chaleur agréable ...


Je renverse la tête pour admirer sous la voûte ces grands papillons qui planent, éclairs d'azur et d'ocre. Impossible de les photographier, ils sont trop rapides. Et surtout, je veux d'abord m'émerveiller du fouillis des plantes, de l'odeur d'humus, mon esprit bouillonnant de souvenirs que les feuilles, que les fleurs, lui rappellent. Souvenirs d'anciens jardins, et les noms scientifiques ou vernaculaires éclatent comme les bulles d'un air trop longtemps enfoui sous la couche argileuse de l'oubli ...

Sur les feuilles, les papillons se reposent et sont bien plus faciles à prendre en photos. Emerveillement devant leurs couleurs, devant leur diversité.


Erato heliconian
 

Je chemine au milieu des plantes, admirant les fleurs, et mes yeux fouillent le vert pour ne pas manquer un seul de ces joyaux. Des panneaux d'information sur leur mode de vie, leur nourriture, leur éclosion, rythment le passage, mais je ne m'y intéresse pas, bien trop occupée à ma balade en forêt tropicale.

 

Je reconnais une forme de "liane corail" qui poussait sur la volière dans mon jardin, mais je me retrouve piégée par l'odeur vanillée, poivrée, un peu douceâtre, de cette fleur étrange, qu'un petit arbre aux larges feuilles coriaces  abrite par dizaines. Je ne connais pas encore son nom, ni sa provenance, mais jamais je n'oublierai sa prestance, son étrangeté et cette senteur particulière ...



Caligo eurilochus

Combien de papillons n'ai-je pas su voir ? Peu importe, la promenade me laisse les jambes lourdes, ma veste d'hiver me pèse, les cris des enfants me fatiguent soudain, et j'aspire à ... de l'air frais ! Un dernier regard à ce monde enchanté, cette jungle factice où toutes les merveilles sont réunies, sans aucun danger, à portée de l'objectif ...


Je reviendrai, je le sais, un jour où le ciel sera trop bas et la lumière trop grise !

lundi 29 novembre 2010

Silence blanc

La qualité du silence, quand on entre dans le blanc de la neige ... Seuls le craquement de nos pas sur les cristaux durcis, et dans la futaie, le pépiement insouciant du troglodyte ... Je vous emmène dans ma balade d'hier ...

A l'orée de la forêt, les sapins endimanchés nous attendent

Ils vont nous accompagner de leurs palmes givrées, et dès l'entrée sous le couvert, nous nous taisons, saisis par la magie du blanc


Le sentier suit la rivière et nous ne nous lassons pas d'admirer les reflets dans l'eau calme 



C'est en chuchotant que l'on remarque un pin accroché à la la falaise, extraordinaire bonsaï que nul ne pourra jamais marchander ... Seuls les promeneurs attentifs et les canards peuvent l'admirer.


Notre souffle givré  nous précède,  les doigts s'engourdissent sur l'appareil de photo, pourtant, nous continuons sur le chemin inconnu trop heureux du spectacle, sans nous soucier du chemin du retour.

Nous nous amusons encore des galets - moutons, dragées, champignons ? et souvent, nous nous arrêtons pour scruter les taillis, ou admirer la futaie,  en quête de rythmes, de formes, de beau !


 Et quand la fatigue et le froid commencent à nous rattraper et à nous ôter l'envie de continuer, nous débouchons sur une petite route qui serpentent à travers l'immaculé et qui nous ramène à la voiture, glacés mais heureux !

vendredi 26 novembre 2010

Neige

Ça y est ! Elle est là, ce matin, au réveil ...


Bien sûr, la tourmente hier soir la laissait présager, mais ce n'était pas la première tempête ... Jusqu'ici,  grêlons et petits flocons fondaient dans les heures qui suivaient ... Pourtant, l'assiduité des oiseaux, hier toute la journée, leurs allers et retours sans trêve à la mangeoire, nous avaient alertés : serait-ce pour demain ?
La lueur inhabituelle dans la chambre ce matin, le vague souvenir d'avoir entendu le passage du chasse neige, sans l'avoir relié à rien de concret dans un sommeil sans rêves, nous précipitent à la fenêtre : c'est blanc !

Quelle joie, la première neige, elle nous ramène aux souvenirs des hivers de l'enfance !  Tout le monde vous le dira : les hivers étaient bien plus froids, la neige bien plus blanche. Mais la joie, qui vibre au fond de vous, elle, est la même...
C'en est fini d'aller chercher le journal en pyjama et de traîner devant son ordi à lire, journaux et blogs. La neige est là ! Souliers chauds, gants et pelle à neige - sans oublier l'appareil photographique : le programme est tout tracé ...

L'air est vif, mais limpide, il donne envie de s'emplir les poumons, malgré le froid qui saisit le nez et les oreilles ! Le ciel laisse apparaître des plages de bleu "nordique". Le jardin est nouveau, séduisant : la neige en escamote les imperfections, elle souligne les lignes et donne une cohérence au fouillis des buissons dénudés ... Quelques taches de couleurs, quand même ...


Tiens, le chat a-t-il passé avant, ou après le facteur ?


Et les oiseaux sont encore plus affairés qu'hier : ils paraissent plus colorés dans tout ce blanc ...
Il faudra se rappeler de ce bonheur, quand en avril, nous n'en pourrons plus des retours de l'hiver qui font plier jonquilles et  primevères ...

vendredi 12 novembre 2010

Le relais de l'amitié

"Grâce" à Norma, deuxième jeu cette semaine ! Je fais fort, là ... Mais si c'est un relais de l'amitié, alors ...


1 Quand vous étiez petit(e), que répondiez vous à la question : "Et toi, que veux tu faire quand tu seras plus grand(e) ?"
Nonne missionnaire en Afrique - J'ai fini par y aller, mais pas missionnaire, ni nonne !
2 Quels ont été vos BD et dessins animés préférés ?
Philémon, de Fred - Les passagers du vent, de Bourgon et plein d'autres ...
3 Quels ont été vos jeux préférés ?
Je n'aime pas jouer ... mais une passion pour les billes de verre ! Sinon, les livres m'ont comblée ...
4 Quel a été votre meilleur anniversaire et pourquoi ?
Ils sont  beaux ... parce que différents les uns des autres ! Mais ces jours-là, je n'en fait qu'à ma tête et je m'accorde un maximum de petits plaisirs !
5 Qu'est-ce que vous auriez absolument voulu faire que vous n'avez pas encore fait ?
Voir les Andes et ses musiciens - mais, est-ce si important ?
6 Quel était votre premier sport préféré ?
J'ai appris à nager - mais je ne me lance pas volontiers là où je n'ai pas pied, je savais patiner, mais ... Je ne suis pas sportive !
7 Quelle était votre première idole de musique ?
Johnny !
8 Quel est le plus beau cadeau de Noël (ou l'équivalent) que vous avez reçu ?
Aucune idée ... les cadeaux me font tous plaisir ! Comment en distinguer un ?

Mon amie la rose ...
Pour tous mes amis

Et qui vais-je mettre dans la ronde ? 
Annabel, Coeur de Framboise, Libellule et ... Dame Kali, bien sûr !

mardi 9 novembre 2010

Je suis piégée !

Voilà le petit mot que m'envoie ce soir Danielle de Venetiamicio

"Citez quinze auteurs, incluant les poètes, qui vous ont influencé et que vous garderez toujours dans votre coeur. Listez en moins de 15 minutes, les 15 premiers qui vous viennent en mémoire."

Je m'exécute, dans le désordre, et j'en oublie, je suis sûre !
Simone de Beauvoir
Georges Sand
Anna Berberova
Tristan Corbière
Nicolas Bouvier
Joyce Carol Oates
Douglas Kennedy
Virginia Woolf
Albert Camus
Jean-Paul Sartre
Karen Blixen
Hampaté Bâ
Anita Brookner
André Brink
Nourridin Farah
 
et je lance le défi à
Amartia - Mes Instantanés
Norma C. - Les peintures de la vie
Anabel  - Le Doubs Jardin d'Anabel
Libellule - Humeurs et livres
 
 
 

samedi 6 novembre 2010

Le bel automne


C'est l'automne doux, fait de belles lumières, de feuilles craquantes, cuivres et ors mêlés ...
Comme je l'aime cette douceur qui perdure ... qui me laisse le temps de soigner le jardin avant l'hiver, de me balader dans les forêts, de prendre un café sur la terrasse, d'y lire le journal même, de marcher dans les feuilles crissantes en les faisant voler dans un nuage de poussières !
Les premiers gels ont donné le signal au chef coloriste et c'est à coup de pinceaux que les feuilles jouent leur dernière partition.


 
Au jardin, la feuille est reine ! Elle prend enfin sa revanche sur les fleurs qui n'ont pas survécu au premier coup de froid. Adieu, cosmos, dahlias, tagètes ...



Ocres, oranges, jaunes, des couleurs de terre brûlée, tout est flamboyant ! Même les mauves devienent violets.

Les boutons tardifs de rosiers éclatent, les fleurs sont plus petites, mais le froid leur a donné des couleurs vives, comme sur des joues d'enfant ! Jasmin d'hiver et viorne parfumée fleurissent, comme en mars ...

Il sera court, cet été indien ... emporté par les pluies de novembre, à moins que ce ne soit par la neige qui a déjà fait son apparition sur les sommets alentours.
Mais, dans l'insouciance et la chaleur retrouvée, profitons encore de cette embellie pour mieux nous en souvenir ... plus tard, dans le gris ! 


jeudi 28 octobre 2010

Chêne

C'est un petit jeunot ... déjà bien haut pour mon petit jardin ... Planté trop près des maisons, dans une zone dite "habitat groupé", il a le pied en bordure de notre propriété et la tête qui ombre deux jardins ... Il est encore là par notre farouche volonté : s'il n'a que des qualités esthétiques, on peut discuter sur son utilité entre deux petits jardins ...
Pourtant, en vingt ans, nous l'avons vu grandir, prendre de l'assurance, étendre sa ramure ... et nous saupoudrer allègrement de ses belles feuilles cuivre dès les mois d'octobre venus. Depuis quelques années, les glands sont plus nombreux, et si l'on peut s'amuser du fracas de leurs chutes, il faut craindre, au petit matin, de poser le pied nu sur la touffe d'herbe qui les cache : sursaut et douleur assurés !

J'admire son tronc, encore très lisse, ocelé de blanc ... J'aime y poser la main, je crois l'entendre respirer ...Un lierre en part à l'assaut, mais il a de la peine à s'y aggriper ... Les radicelles de ce géant en devenir envahissent toute la plate bande à son pied et il s'agit de gratter, de dégager, pour essayer d'y faire survivre quelques plantes ... C'est un vorace et un égoiste : il doit grandir ... et tant pis pour les petits, là en-dessous.

 Dès le printemps, nous guettons ses chatons rosés, ses feuilles si finement découpées, d'un vert si tendre qu'on ne peut imaginer qu'elles deviendront si cuivrées ... Premier arbre important à quelques dizaines de mètres de la sortie de la forêt, il est un point d'arrêt obligé des oiseaux : sitelles, pics, geais, pies, mésanges à longue queue, mésanges huppées - le nombre de ses visiteurs est impressionnant.
Pas un jour je ne me lève sans lui jeter un coup d'oeil, m'assurer de sa belle prestance, de son humeur ... et au fil des saisons, je le sais là, qui m'attend.


Très austère en hiver, à l'automne il est comme un feu follet, toutes couleurs dehors ... et au moindre vent, il fait crouler un tapis moelleux sur le salon du jardin ...
 
C'est un compagnon de "longue durée". Il façonne le jardin, et toutes les plantes subissent sa loi. Nous-mêmes, nous nous déplaçons au gré de son ombre, pour jouir de la légèreté de ses frondaisons élevées ou bénéficier de la fraîcheur de la densité de ses feuilles.