mardi 23 mars 2010

La route vers le printemps

Quitter les Alpes dans la pluie et le brouillard, bien emmitouflés dans la voiture. La sensation d'être confortablement installés pour le long voyage vers le printemps. Les kilomètres commencent à défiler, on fait encore le calcul dans 8h, dans 9h, on y sera ! Le brouillard s'épaissit, les nuages s'amoncellent, tout est gris, ardoise, noir. On roule, on roule ...
Le gris s'éclaircit, vire au chrome, on baisse le chauffage ... et les premiers chatons apparaissent sur les noisetiers, tortillons bruns. Puis les premiers chatons argentés des saules : on s'émerveille. Les champs reverdissent, la voiture file vers l'ouest. Les talus pelés par les mois de gel sont ocres, encore.
Au détour d'un vallon, une nappe jaune d'or. Ficaires, primevères ? Quelques suppositions plus loin, on découvre que ce sont les premières jonquilles sauvages !


D'heure en heure, le paysage change : grandes étendues vertes, étangs, canaux. Les roseaux sont bruns, les rameaux des arbres commencent à peine à gonfler. Les agneaux tout neufs sont encore collés à leur mère. On pense à Pâques !
Puis c'est un saule dans sa robe chartreuse, étape supplémentaire vers la saison ... les premiers ajoncs, à peine éclos. La route défile ...
A la faveur de la traversée d'un village, on découvre un forsithia éclatant de lumière. Pas très loin, un cognassier du japon se presse contre la barrière verte d'un jardin de pavillon. Tout simple et pourtant messager du renouveau !
Le premier mimosa, racorni par le froid, mais en fleurs ! La voiture semble dopée par une énergie nouvelle, et la route traverse maintenant des champs verts, piqués par de grands arbres encore dénudés mais que l'on sent frémissant de vie.
Bien des émerveillement plus loin, enfin, dans la lumière dorée du coucher de soleil, l'île est là, au bout du pont. Traversée d'un univers de brume poudrée de paillettes d'or qui éteint le jaune poussin des mimosas.
Nous sommes en l'île, les pruneliers blanchissent, c'est le printemps !

2 commentaires:

  1. Un manière bien botanique de supporter plusieurs heures de voiture. On est loin des plaintes et des jérémiades sur les embouteillages et autres désagrément de la route. Merci de nous faire voyager en 1ère classe !

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  2. C'est vrai que ce voyage fut un véritable plaisir !

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