samedi 30 avril 2011

Coupe bleue et lilas


J'ai la passion des coupes en verre de Murano, années 1950-1960 ... Souvent instables, de formes allongées, elles hantent les brocantes et semblent n'intéresser personne ... Je les achète à vil prix, attirée par leurs formes improbables et leurs couleurs démodées. J'aime le poids du verre, les reflets dans la matière et lorsque je fais un bouquet, il s'y installe presque tout seul ...
Lilas, Viorne et euphorbes
J'ai cette coupe bleue depuis plusieurs années, et malgré son déséquilibre permanent dû à son étroitesse, je l'utilise régulièrement avec les fleurs de saison. Sur la table, elle est synonyme d'opulence et d'élégance.

mardi 26 avril 2011

Parc aux sculptures

Je ne suis pas très attirée par la sculpture, la peinture et la photographie m'étant plus familières... Pourtant, j'apprécie le rapport sensuel que l'on peut avoir avec un objet : matière, texture, formes.
Il est un endroit que j'aime particulièrement, c'est le parc aux sculptures de la Fondation Gianadda, à Martigny. Je m'y rends pour les expositions de peinture, mais je ne manque jamais de faire un tour dans ce parc, où la nature côtoie heureusement une quarantaine de sculptures.

Aristide MAILLOL, Marie, 1931
Toutes ne sont pas à mon goût, mais aucune ne nuit à l'ambiance sereine de ce jardin.  De la plus classique à la plus ludique,
Niki DE SAINT PHALLE Les Baigneuses
 François-Xavier LALANNE, Moutons, 1977-1988
à travers les époques et les tendances,
Jean DUBUFFET, Eléments d'architecture contorsionniste V, 1969-1970

CESAR, Le Sein, 1966 - Le Pouce, 1965
les oeuvres sont admirablement mises en valeur et le fait de pouvoir les approcher à travers les pelouses - que l'on est expressément autorisé à fouler - nous les rend intimes.

Max ERNST, Le Grand Assistant, 1967

ARMAN, Contrepoint pour violoncelles, 1984
Elisheva ENGEL, Les Pique-Niqueurs du dimanche, 1986
On suit l'étang, on admire les arbres, on s'amuse des canards, des jets d'eau plus loin ... c'est un jardin enchanté, peuplé d'étranges personnages, extraordinairement tranquilles. Le matin la lumière y est douce ...
La nature n'est pas l'artiste la moins appréciée et si elle sert d'écrin aux statues exposées, elle est mise en valeur, elle aussi.

La Cour Chagall, endroit de fraîcheur, ou l'on regrette de ne pas pouvoir s'asseoir pour  laisser couleur le temps, et regarder les ombres des arbres animer le dessin fantasque
La Cour Chagall, 1964

Enfin, "le" Rodin, toujours aussi émouvant, malgré sa notoriété ...
Auguste RODIN, le Baiser
En quittant ce parc, j'ai toujours l'impression d'avoir - encore une fois - vécu un moment d'exception, avec des oeuvres devenues amies ...


samedi 23 avril 2011

Du muguet à Pâques

Pâques tardives, printemps précoce : le muguet a fleuri aujourd'hui!
Timidement, certes, mais il est là !

Bonnes et joyeuses  fêtes à tous


Les grillons

Le vacarme nous a saisis à la sortie de la forêt

Mais c'est après l'alignement des peupliers  

dans les herbes frémissantes,
 

l'oseille scintillante dans le soleil du soir,

sur le talus sec et sableux 
 

 que les grillons stridulaient follement, à nous laisser la tête frémissante. Mais eux, sensibles au moindre mouvement, prudents,  ne voulaient rien savoir de la photographe et lui tournaient le dos, ostensiblement ...
 

Ils n'étaient pas les seuls habitants de ce talus, mais nous n'entendions qu'eux !

Longtemps, leur refrain estival nous a poursuivis dans la chaleur, et nous nous sommes retournés souvent ...

Comment, alors que tout nous disait que juillet était là, croire que nous étions à la veille de Pâques ?







mercredi 20 avril 2011

Merci !


Merci à Merula qui m'a désignée pour recevoir cette reconnaissance !
A mon tour de vous dire les amis que je lis régulièrement - bien que je ne puisse les nommer tous, puisque dix doivent être récompensés ! Pour la création, les idées que leurs billets font naître ou encore les images qui emportent l'esprit ailleurs, je décerne à mon tour ce Kreativ Blogger à (par ordre d'arrivée dans ma vie)

Amartia pour le partage de sa joie de vivre en Grèce et l'optimisme de ses billets qui me font souvent rire et  me rapprochent de son pays d'élection - et des tas d'autres qualités connues de moi seule !
Les Violettes pour sa connaissance infinie des plantes, ses jardins magnifiques, ses joies et ses impatiences, à qui je dois d'avoir aimé le jardin virtuel, ce qui m'a permis de venir à la blogosphère;
Adiante pour son jardin réel et son jardin imaginaire, parce qu'il sait nous emmener loin des tâches jardinières par la poésie et le rêve éveillé des plantes;
Norma pour sa créativité, sa vision hédoniste, sa joie de vivre, son amour de Dame Kali, ses oeuvres et ses partages;
Françoise pour ses coups de coeur, ses photos sereines, sa présence attentive;
Malyss pour sa fantaisie, sa légèreté, sa gaieté, son soutien;
Fred pour son oeil exercé et le graphisme exacerbé de ses photos;
Artemisia  pour l'émotion qu'elle fait naître chez moi en partageant sa connaissance, bien sûr,  mais aussi par son choix très sélectif de ce qu'elle nous montre;
Réjane pour son amour du détail, ses photos de l'infiniment précieux;
Le jardin du vent  pour son approche du jardin, sa poésie et son humour devant les aléas de la nature.

Pardon pour tous les autres que je ne puis nommer ici - la règle des dix me l'interdit ! Mais pour tous, soyez remerciés : vos billets sont autant de moments de bonheur et d'ouverture!


vendredi 15 avril 2011

Pissenlit

C'est un gros lourdaud, celui que l'on n'invite pas à la noce du printemps, le casse-pieds patenté : il met les pieds dans les massifs, ses feuilles font de l'ombre aux tendres myosotis, ses racines agrippent les rhizomes des iris, sa couleur enfin est inopportune et dérange l'ordonnance des pastels ... Pourtant, il débarque sans crier gare, comme un cousin rustaud ...


Ils sont légion, comme lui, qui n'attendent que l'occasion de venir se goinfrer dans les massifs enrichis d'engrais sélectionnés pour les fleurs délicates ... ils sont là, tout près ...

D'abord, bien sûr, on le snobe, on fait semblant de ne pas le voir, mais sans peur de la gouge vengeresse, il s'installe ... et on ne peut plus l'ignorer ! 
Mais déjà, sa franche nature, son optimisme, sa santé, nous font sourire ! 

On commence à lui trouver des qualités ... esthétiques. Il nous rappelle le soleil, il nous met de bonne humeur !
Et quand le déclin s'amorce, on le plaint presque ... pauvre trognon !

Alors, en une dernière entourloupe, il nous la joue fille des airs, pour mieux nous charmer et pour mieux se resemer en toute inconséquence ...

Quand la pluie aura raison de sa légèreté et de son innocence, nous le regretterons tout à fait!

Vous rappelez-vous vos jeux d'enfants, le goût amer-sucré, le chatouillis sur les lèvres ?




jeudi 7 avril 2011

Narcisse et sa soeur

N. à grande trompette dans le premier soleil
Narcisse et jonquille, Narcisse ou jonquille ... La question n'a pas fini de diviser les amateurs, et je retiendrais que la jonquille jaune et à trompette est un narcisse aussi. Donc, frère et soeur dans l'offensive jaune du printemps.

N. Salomé / N. Thalia / N. Cassata
Incontournable dans les massifs, je le préfère quand il colonise les buissons, par touffes éparses, en mélange, blanc, jaune, orange, simple, double ... Les hybrides sont légion et chaque année on en annonce de nouveaux !

Narcisse Salomé, "mon nouveau" pour 2011
Il débute timidement, par groupe de feuilles tendres mais droites comme des "joncs", qui sont déjà bien hautes quand les premiers boutons fuselés émergent. On guette le moment où la tige "fait le coude", et ça y est, la première fleur éclate ! C'est la jaune classique, en place depuis de nombreuses années, qui annonce le déferlement des formes et des couleurs en un joyeux mélange rythmé par les épées bleutées des feuilles cireuses ...

Florilège des éclosions dans mon jardin, depuis une semaine
Cheerfullness / Mount Hood
Narcisses botaniques

N. Geranium / N. Mount Hood jaune (?)
N. White Lion / N. à grande trompette

N. à grande trompette /N. Tête de Lion
 N.à fleur d'orchidée /N. Replete
La fleur dure longtemps et le feuille encore plus - ce qui peut être un inconvénient dans les petits jardins ... Je noue donc les feuilles pour les rassembler, afin de laisser le temps aux bulbes de mûrir et aux plantes voisines de grandir !
Facilité de culture, éclat et variétés des fleurs, ce n'est que du bonheur ! Pourtant, je ne leur reproche qu'une chose : leur manque de parfum ... Oh, parfois, je hume une senteur un peu plus poivrée, un peu plus "fleurie", mais c'est si discret, que je me demande si je ne prends pas mes désirs pour la réalité !



lundi 4 avril 2011

Retour

C'est le coeur apaisé et joyeux que nous avons repris la route pour le nord, nous promettant encore quelques balades ... Très vite, nous avons changé de monde : dès le premier col, nous voyions les Alpes dans le lointain ...

Encore quelques villages assoupis sous la tiédeur du soleil, dans un monde minéral

où défilent forêts de pins, garrigues, champs de pierres ... Pic-nic dans un lit de rivière, au pied des langues de neige qui ruissellent paresseusement, dans le silence que seuls les cris des mésanges dérangent. Les cônes des pins craquent sous la chaleur  

Plus bas, le printemps rose nous assaille encore dans les cultures de pêchers qui illuminent la plaine

Après une halte pour la nuit, nous repartons vers le nord, inexorablement ...  Musique en sourdine, la voiture ronronne, les paysages défilent au gré des petites routes. Les montagnes se rapprochent et deviennent plus familières 

Même les arbres nous montrent qu'ici aussi le printemps fait son chemin

Fatigués, nous décidons d'un dernier  arrêt au bord du lac. Terrasse un peu froide dans la petite bise ... mais nous nous sentons heureux, rassasiés, remplis d'images et d'impressions, heureux comme deux canards dans l'eau !






samedi 2 avril 2011

Côte


Nous circulons encore dans la montagne, puis amorçons la descente vers la mer ... L'air a changé, la vibration est différente et l'excitation nous gagne ! Mais, nous ne sommes pas les seuls à être excités : nous tombons dans une circulation de fin d'après-midi, où chacun est pressé de retourner chez soi ... Tant que bien mal nous cherchons un chemin vers la mer, mais tout semble vouloir nous en empêcher, alors que nous la voyons briller au loin !
Une fois arrivés, notre enthousiasme est douché : fini la nature, voici la ville, sur des kilomètres ...


Même les palmiers paient un lourd tribu à la civilisation : ceinturés de néon, ils brillent et clignotent la moitié de la nuit.


Fatigués, nous sommes assez mécontents et jurons que nous ne reviendrons plus ... nous traînons le long des plages de galets, le long des chantiers, au bord des quais rythmés par des gargotes improbables - fermées à cette saison - le long des barres d'immeubles de standing.

Mais le matin nous attendait au contour, la brume divine noyant les détails disgracieux et rendant à la mer son aura merveilleuse. Nous renouions avec les scènes immémoriales, la vie semblait à nouveau douce ... 


Une balade à l'intérieur de la ville nous confirmait - au vu des jolies villas et des quelques jardins restants - qu'autrefois il était possible de vivre bien et simplement sur la Côte d'Azur. Là aussi, l'amabilité était de mise et le café avait le goût de l'Italie toute proche ... Nous étions rassérénés et la mer nous assura qu'elle serait encore là pour nous :


Bagages bouclés, nous décidons d'affronter Menton, la belle alanguie ...


Belle découverte, le sud au mois de mars ... Marché coloré, vieilles ruelles, terrasses de bistrots, conversations avec l'accent : l'arsenal de séduction était en place !


Nous avons flâné et admiré, nous remplissant de l'atmosphère ensoleillée, persuadés de notre chance ! Avant de partir, nous avons fait un crochet au marché pour acheter le fruit mythique à ramener, là-bas, si loin au nord !

 


Euh ... qui avait dit "nous ne reviendrons plus?" ... Nous, en tout cas, on ne sait pas, mais la nostalgie risque bien de nous reprendre un jour ou l'autre !