mercredi 20 juillet 2011

Déversoir

Drôle de balade pour un après-midi triste ... Le soleil n'était pas de la partie, le vent soufflait un peu, le coeur n'y était pas ... Pourtant, on est sorti, pour secouer la morosité ambiante ... "histoire de s'aérer". J'avais depuis longtemps repéré en contrebas d'une retenue d'eau, pas loin de la ville, un endroit un peu sec, une nature pas ordonnée, comme je les aime !
De premier abord, ce n'était pas très engageant : places de pique-nique aménagées, campings douteux,  grandes rives de béton, eau calme, un peu épaisse semblait-il dans ces berges figées ...

Pourtant, la lumière était belle, la route tout en haut du barrage se devinait à peine et si l'on tournait le dos à la paroi de ciment, les saules, les trembles, quelques pins, masquaient la falaise.

Pauvre végétation, mais des découvertes, orchis fanés, salicaires de ci-de là, campanules, et quelques graminées dans le vent  au milieu des jeunes acacias.

Irrésistiblement, on suivait la rivière, guettant un semblant de nature le long de ses berges rongées par les lâchers d'eau.  Les pierres mousseuses séchaient au soleil et leur vert semblaient chimiques, contre toute raison. Un sentiment de dégoût me serrait la gorge comme sur un site pollué ...

Mais le sentier souple sous nos pieds, sables et alluvions, nous poussait à continuer dans le pépiement ténu des oiseaux que nous n'apercevions pas. Une bergeronnette s'est envolée le long de l'eau et a bientôt disparu, avalée par tout ce gris ...
Apaisés par le silence, par la solitude, nous cheminions à bonne distance l'un de l'autre, nous arrêtant juste pour nous désigner un papillon, un insecte, une plante ... Insensiblement, la joie nous reprenait ...  Mais, le sentier s'amenuisait puis se perdait dans des roseaux peu engageants ...
Nous sommes revenus sur nos pas,  et quand nous avons découvert dans l'herbe nouvelle, ce petit elfe bleu, la tristesse s'était envolée !



13 commentaires:

  1. Phil tu as raison!
    Gine, comme je te comprends; ce genre de balades me serre le coeur et on a l'impression qu'on se force à trouver la beauté alors que la nature est défigurée... c'est peut-être un exercice pour apprendre à aimer (tout) au-delà de l'aspect physique.
    Bonne journée.......... de pluie, encore...

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  2. Paysage et cheminement à l'image de la vie, parfois ...

    Je pense à toi et me réjouis avec toi de ces petits riens, ces petits détails anodins, signe de vie, de joie néanmoins, visibles parfois uniquement avec les yeux de l'Intérieur ...

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  3. un temps à créer un 4e blog,poua!!bonne journée,gine!

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  4. Tu confirmes ce que je pense: la poesie sauve le monde! pour celui qui sait regarder il y a toujours un papillon pour sauver un paysage..

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  5. Beautiful photos, Gine! I love especially last two phictures.
    Hugs
    Joo

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  6. Un endroit pas terrible, mais par ta poésie tu sais en tirer le meilleur profit.

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  7. Quelle narration, et l'apaisement est au bout de la promenade, au moment où nous l'attendons presque plus. Séduisant billet, tellement bien écrit et mis en images. Bon week end Gine et Bises

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  8. Cela fait souvent du bien de sortir pour s'aerer. On decouvre parfois de petits tresors bien caches qui attendaient tranquillement que quelqu'un les decouvre ;-)

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  9. C'est souvent quand on n'a pas d'attentes que nous arrivent les plus belles surprises.

    J'adore tes photos! Particulièrement la dernière.

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  10. Belle façon de décrire les paysages qui nous entourent. Tu nous a offert de belles photos avec des mariages de couleurs d'arbres très séduisants.
    Belle soirée jocelyne

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  11. COUCOU l'endroit n'est pas superbe mais j'aime tes lignes GINE
    LE papillon aussi il est là
    Que du bonheur
    BISE

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  12. UNE journée triste par contre de très belles photos j'adore ce petit papillon

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