vendredi 28 octobre 2011

Tyrol, les miroirs


N'étant pas grande marcheuse, n'étant pas grimpeuse non plus, j'aime les balades faciles, celles qui ne vous font pas suer, celles où l'on ne doit pas "atteindre" ...
Les lacs ! Même en montagne, c'est exactement ce qu'il me faut ! Une petite montée de ci, de là, juste pour entraîner les jambes, et avant même que le souffle ne manque, c'est la descente douce, voir le plat qui permet d'avancer et de découvrir des images tranquilles ...

Schwarzsee, Kitzbühel, au pied du Wilder Kaiser
Au pied des montagnes, le lac de Kitzbühel paraît parfois très bleu ... mais son nom de lac noir lui sied parfaitement lorsqu'on s'en approche : son fond tourbeux donne à son eau une profondeur de miroir.


La balade sur ses rives trouble le sens de l'équilibre, et on a presque envie de retourner le paysage ...




Plus loin, c'est le même jeu qui recommence, au bord d'un lac un peu plus sauvage, mais tout aussi fréquenté par les gens du coin, grands amateurs d'air pur ... et pas tous sportifs !

Hintersteinersee
Comment ne pas s'étonner de ces bleus profonds, de ces détails si fidèlement reproduits. La photographe mitraille, jusqu'à lassitude ...


Les pâturages de l'autre rive se noient et l'eau devient aussi verte qu'eux ... La ferme auberge semble posée sur une nappe de lentilles d'eau. J'ai immédiatement pensé à un test de Rohrschach et la petite manipulation qui suit m'a bien amusée !




Mais tout ces bleus et verts ont finalement été troublés par une flamme nous rappelant que nous étions en octobre !


jeudi 27 octobre 2011

Doubeurre

Je m'étais lassée des soupes, crèmes, et autres potages à la courge, malgré leur diversité. Mais je suis  incapable de résister aux formes rebondies et aux couleurs du cucurbitacée, et lors de mon passage au self-service dont je vous ai déjà parlé (fleurs en été, courges à l'automne), j'ai demandé à la cultivatrice comment elle cuisait sa courge. "Au grill, en tranches" m'a-t-elle répondu, comme si ça allait de soi ! Après quelques recherches sur les temps de cuisson, j'ai invité quelques amis et je me suis lancée.


J'avais choisi cette poire splendide, dite "Butternut" mais que je préfère appeler de son nom français qui lui va si bien : "Doubeurre". Je me suis armée d'un long couteau et j'ai commencé à la débiter en rondelles ...


J'ai adoré faire ça, la couleur jaune se révélant sous la lame, éclatante !

Ingrédients :
1 courge Doubeurre
500 gr d'un mélange de champignons (chanterelles, bolets, ou dits de Paris, par exemple)
Quelques brins d'ail vert
Huile d'olive - sel
Papier sulfurisé

Chauffer le four à 180°C - Tapisser une plaque avec une feuille de  papier sulfurisé
Couper une tranche de courge de 1 à 1,5 cm par convive et la peler (la peau est assez dure !)
Huiler au pinceau les deux côtés de chaque tranche et enfourner au milieu du four
Laisser cuire 15 mn de chaque côté


Nettoyer au couteau les champignons
Hacher une partie de l'ail vert et le faire revenir dans la poêle avec un peu d'huile d'olive
Verser les champignons qui doivent griller. Eviter de les saler pour qu'ils ne rendent que très peu d'eau.
Mouiller éventuellement avec un peu de vin blanc.


Dresser sur l'assiette, une rouelle de courge, éventuellement un peu de sel, verser les champignons, décorer... et servir.


On peut réduire les quantités et proposer ce plat en entrée, ou alors, ajouter une viande grillée ou rôtie dans son jus.
La courge est fondante et son goût de châtaigne est sublimé par cette cuisson sans eau. Succès garanti !


mardi 25 octobre 2011

Tyrol, Wilder Kaiser

Vivre au pied de la montagne, dans sa présence bienveillante ... Lever les yeux pour suivre la course du temps.
Du matin, où le roc sévère surgit du brouillard qui laisse encore une écharpe de mousseline traîner derrière lui,


jusqu'à midi, où la lumière durcit le relief et permet de détailler les cavités, les pics, les ravins, comme autant de signes distinctifs d'un visage familier.


Le soir, la montagne paraît moins glacée et sa rigidité pétrifiée s'adoucit, toute éclaboussée de poudre dorée,


et finalement, ce sera le gris apaisant qui gagnera les sommets, avant que la nuit n'envahisse le ciel.


Tous les jours, la montagne est là, immuable, témoin impassible de l'agitation quotidienne et dérisoire de ma petite vie. 

lundi 24 octobre 2011

Tyrol, pays alpin

Une fois n'est pas coutume ... notre besoin d'évasion nous a conduit à l'est, dans les montagnes, dans un pays que nous croyions si semblable au nôtre que nous l'avions à peine traversé sans nous y arrêter. Mais amitié et invitation obligent et nous sommes partis au Tyrol, en Autriche, pensant y passer de bons moments avec nos amis. Et nous n'avons pas été déçus ! Mais surtout, nous avons fait la découverte d'un pays qui nous a enchantés.

Le col de l'Arlberg, à 1790 m d'altitude, était bien froid, et nous étions persuadés que nous devrions lutter contre le vieil ennemi ...


Mais nous sommes redescendus de 1000 mètres, et l'automne était à peine commencé, le soleil était doux.
Nous avons traversé de nombreux villages, surmontés de leurs clochers démesurés, et admiré les fermes très décorées, aux fenêtres débordant de géraniums ... des paysages familiers, mais avec un petit quelque chose de différent. Le charme autrichien avait opéré et nous y avions succombé : le weekend s'annonçait radieux !

La petite ville de Kitzbühel au matin était sertie dans son décor de montagne et l'air était incroyablement pur.
Kitzbühel, ses clochers et le cirque des montagnes
Nous avons flâné dans les rues de cette station calme entre saisons, aux maisons élégantes, rénovées et pimpantes.


Les terrasses des bistrots étaient ouvertes et bien achalandées - nous y avons goûté la douceur de vivre au soleil, comme au sud ! Je ne suis pas sûre d'apprécier le charme hivernal de cette station réputée et très courue, mais là, dans la lumière, c'était très agréable.



Les alentours offrent aussi de magnifiques panoramas, et des chemins balisés à perte de vue, même pour les promeneurs peu sportifs que nous sommes, entre pâtures, forêts et petits lacs,


toujours dans la présence imposante des rochers tout proches.
Wilder Kaiser
Un weekend d'exception qui nous a laissé une forte impression. Nous reviendrons au Tyrol, c'est sûr !


mercredi 19 octobre 2011

Pointe du Hourdel

C'est une baie où poussent des herbes étranges dans des prairies inondées,

où les mouettes se perdent dans la peau ocellée de rivages incertains

et où des vagues de terre séparent les eaux calmes.

Impassible sur sa langue de terre ferme, le phare du Hourdel,

 se dresse entre terre et mer, défiant les cavalcades de nuages qui menacent son royaume.

Ayant enfin atteint la Baie de Somme que je me promettais de visiter depuis de nombreuses années, je me suis perdue avec fascination dans les nuances infinies de ses gris. Monde étranger, si peu familier, si exaltant !

mardi 18 octobre 2011

Bouquets pour un retour

Le jaune n'est pas "ma" couleur ... Je n'en porte jamais, et pendant des années, il était banni du jardin. Puis, par touches légères, à cause de la lumière qu'elles apportent dans la maison, j'ai craqué pour les fleurs jaunes ! Pas les jaune citron,  non,  mais les orange, celles qui flirtent avec la lumière sans rien perdre de leur rondeur !


J'ai alors acheté des vases oranges, puis de brocante en brocante : verre taillé, verre moulé, pâte de verre, céramique orange 1980, bouteille déco, de plus en plus jaunes ! A mon retour d'escapade, ce matin, le jardin est encore lumineux, mais le gel menace et demain - ou après-demain - les fleurs seront mortes, alors, j'ai sorti cinq vases ...


Quel plaisir de faire une bouquet ... c'est un ouvrage éphémère, mais que je compose, fleur à fleur, feuille à feuille. Ce matin, au soleil, dans l'odeur forte des tiges des soucis et des capucines ...


La maison est  prête pour la pluie et le froid que l'on nous prédit demain !



mardi 4 octobre 2011

Soir, côte Ouest

Après la chaleur de la journée, la chape qui écrasait l'île se desserre, et c'est le pied léger que je pars "voir la mer" sur la côte ouest, pour ne rien perdre des changements de lumière.

C'est une autre dimension qui m'attend. De me dire, "droit devant : New York", fait surgir des odeurs et des rues incongrues sur cette rive.


La dune, le pin, tout atteste ici d'une nature dominante et tourmentée, rien de commun avec la sérénité éprouvée le matin.


La mer à marée basse clapote loin derrière les roches qui ont gardé prisonnières des flaques, comme de petits aquariums que je scrute, à la recherche d'une crevette transparente, d'un bigorneau ou de je ne sais quel être vivant. Certaines sont comme des prairies sous-marines et semblent ne jamais sécher.


Les trésors ramenés sur cette côte sont parfois répugnants, si étranges, avec leurs pieds arrachés par je ne sais quel orage, tels des poulpes géants arrachés à leur milieu vital. Leur couleur et leur matière me fascinent pourtant.



 D'autres algues encore, plus fines, plus rouges, si bien découpées, me font rêver de parures naturelles.


Longtemps, j'ai marché dans le sable, dans les cailloux, ignorant les baigneurs, perdus dans ce paysage, petites silhouettes si vite oubliées. Même les oiseaux ne les voient pas, et leur vol frôle le rivage comme si l'homme n'existait pas.



Le vent se lève, la lumière faiblit, et lassée, je reprends le chemin de la dune,


mais je sais que je reviendrai dans l'air marin et iodé,  fascinée par les variations de couleurs et de lumières,  bientôt.