mercredi 27 juin 2012

Sur l'alpage

Habiter les Préalpes, c'est le brouillard traînant le matin, la fraîcheur des soirées, les nuages heurtant la barrière des Alpes et arrosant généreusement leur pied ... mais c'est aussi les jours de grand beau, le miracle d'une lumière vive, pure, à portée de n'importe quelle marcheuse, même aussi peu entraînée que je le suis. Les balades sont permises à la moindre éclaircie et l'émerveillement est déjà au détour de la route étroite qui grimpe sous le couvert des arbres

La rivière dévale les rochers avec force et fracas et je m'amuse longtemps des rebonds et de l'écume. Même en contre bas, le spectacle de cette vitalité est impressionnant.


La route s'arrête aux portes de l'alpage, le plateau est désert et s'ouvre devant nous, suspendu entre les montagnes grises qui ourlent les forêts.

Entrée de la Réserve du Vanil  Noir
Tout est calme, seuls quelques tintements de cloches de vaches dans le lointain, et le chant du pinson, tout près. L'air est vif malgré le soleil de l'après-midi. Les prés sont piquetés de renoncules blanches, ou de boutons d'or, et l'on voit de l'autre côté du ruisseau les orchis, tels des petits sapins violets. Tout près, le long du sentier, un jardin semble avoir été aménagé, rocaille naturelle, où les fleurs jaunes, hélianthèmes ou lotiers, ont trouvé leur place entre les racines d'un sapin qui s'accroche à la pente.


Au pied d'une souche, le Compagnon rouge blottit ses corolles contre le gris satiné du bois.

Silène dioique, Compagnon rouge
Le chemin continue, longeant le plateau, et promettant sur ses petits indicateurs jaunes des marches longues et des ascensions sur les montagnes alentours. Longtemps, nous suivons des yeux la crête des montagnes, recherchant quelque oiseau, épervier ou grand corbeau. Mais rien ne vient troubler l'air limpide, si ce n'est quelques mouches bien inoffensives.


Nous revenons sur nos pas, et le paysage juste traversé est déjà différent, plus étroit, nous annonçant déjà le dévaloir de la descente qui nous attend.


Un endroit hors du temps, qui me rappelle les étés passés à la montagne, lorsque j'étais enfant. Je ne connaissais pas la mer, trop lointaine. Mais chaque année, les familles montaient "aux mayens", vivre dans un chalet d'alpage pendant les deux mois d'été, les travailleurs rejoignant la plaine chaque matin. Que de souvenirs et de découvertes : le goût de la poix qui coule du sapin, chewing-gum naturel, celui du rameau de mélèze dénudée, un peu piquant. La découverte des plantes et des fleurs d'altitude, les grenouilles, les chats  redevenus sauvages, les insectes... Le monde semblait plein de merveilles.  Peu de choses ont changé dans ces alpages préservés et je m'en réjouis.

Renoncule, Bouton d'or

vendredi 22 juin 2012

Un bouquet pour un dimanche / 5

Ce dimanche, je n'aurai pas le temps de faire mon bouquet hebdomadaire. Comme j'aime le faire l'esprit tranquille, sans être stressée, je l'ai fait ce matin déjà. Les roses ont beaucoup souffert de ces épisodes orageux et j'ai cueilli les moins abîmées ...


Les pieds d'alouette juste éclos ont donné la forme du bouquet. Les roses anciennes sont soutenues par l'alchémille, et j'ai piqué - au sens propre et figuré - quelques tiges rousses de Berberis.


Un parfum subtil pour vous souhaiter 

Bon dimanche à tous!

dimanche 17 juin 2012

Un bouquet pour un dimanche / 4

Je vais vous le dire, parce que c'est assez exceptionnel - et tellement agréable - j'ai fait mon bouquet ce matin en T-shirt, sans même frissonner ... Les râleries sont loin derrière moi et c'est un plaisir de pouvoir à nouveau marcher pieds nus dans le gazon !
Alors pour l'été retrouvé, un bouquet méli-mélo qui reflète bien l'état du jardin où les vivaces jouent les stars.


Sur une couronne de feuilles d'Hostas et un nuage d'Alchémille, une branche de Seringat, quelques Digitales roses mêlées à des Campanules à feuilles de pêcher d'une couleur si douce.


Une gerbe classique, qui va bien à ce vase de verre violet si joliment évasé et que je peux utiliser de toutes les manières possibles : les fleurs y sont toujours à leur aise. Pas de parfum, cette semaine : ce seringat n'a aucune odeur malgré le soin mis lors de l'achat pour en obtenir un exemplaire au doux parfum citronné.


Un fleuron de Seringat cassé, une rose presque fanée et une feuille d'Heuchera Caramel pour garnir ce petit panier de verre destiné habituellement aux fleurettes du printemps.

Bon dimanche à tous!

dimanche 10 juin 2012

Un bouquet pour un dimanche / 3

12°C ce matin, petit crachin ... Donc, c'est les doigts gelés que j'ai préparé ce bouquet et avec la "débattue" que j'écris ces lignes. Vous vous rappelez? On est au mois de juin!
Au jardin aussi, les fleurs accusent le coup. Les iris deviennent transparents, les oeillets piquent du nez: cueillons les premières roses avant qu'elles ne s'abandonnent sous les averses.


La roses  Parkzauber (sombre) est une fausse douce.Je me sers d'une feuille d'alchémille pour tenir sa tige et me protéger de la morsure de ses épines si fines qu'il est bien difficile de les retirer avec une pince à épiler.
La rose de Damas (à droite, un peu penchée) offre un parfum délicieux qui pourtant dans ce bouquet sera un peu écrasé par la fragrance entêtante du Philadelphia.


Et enfin, la rose Gertrud Jekyll, plus turbinée, dont c'est la première année chez moi et dont je vous reparlerai certainement, car elle seule dans ce bouquet, me tiendra compagnie tout l'été, puisqu'elle est remontante.

Ce bouquet est offert ce dimanche à Amartia, pour une occasion toute spéciale qu'elle connaît !

BON DIMANCHE A TOUS !

vendredi 8 juin 2012

Mes Provençales

En regardant certaines photos, mon coeur se serre : désir, nostalgie, je ne sais. Ce genre de paysage évoque pour moi  la marche dans les collines, l'évasion, le voyage lent... Réminiscence peut-être de mes premiers voyages au sud, en Provence,  car je me rappelle avoir été enthousiasmée par le minéral et le végétal dans les garrigues et les campagnes.


Col de Claron
Odeurs, bruits, couleurs, tout un monde inconnu, mais avec des accointances avec le Valais où j'ai vécu mes premières années : pays de vigne et de soleil. L'enchantement n'a jamais disparu ...

Certaines images sont si fortement imprégnées dans l'inconscient qu'elles déclenchent immédiatement un sentiment de familiarité, de retrouvailles, de fête, de bonheur.


Ce sont souvent des petits riens, des détails, remarqués dans les villages traversés, où l'on s'imagine pouvoir vivre, alors même que l'on n'en connaît rien, ni de la culture, ni de l'histoire.

Bonnieux
L'alignement des toits, les façades, la fontaine, un rosier, tout est motif d'admiration.

Vénabres
On fait ami-ami avec le chien curieux, avec le chat dédaigneux, et on croit déjà être acceptés - tout en sachant que la réalité ne s’embarrasse pas de ces états d'âme de touriste.

Vénabres
On remarque des détails qui nous semblent pittoresques, qui feraient rire l'habitant habitué au décor de sa ville, et qui n'y voit que le pratique, alors que cela nous semble si romantique.

Ménerbes
Mais ce sont ces petites choses, accumulées tout au long du périple qui lui donne sa saveur, et sa magie. Ces quelques photos reflètent bien, notre "virée" entre Drôme et Lubéron, un vagabondage de village en village, sans autre but que le plaisir de découvrir et de voir la beauté.

jeudi 7 juin 2012

Un jour couleurs

Après deux jours de pluie, où nous avions admiré le gris et le vert dans la Drôme, nous envisagions le chemin du retour, fatigués, gelés, grippés. 
Mais la Provence a plus d'un tour dans son sac, et dès l'aube, le ciel avait perdu le teint plombé des jours précédents. Quelques nuages sur fond de bleu pâle nous ont remonté le moral et redonné l'envie de vadrouiller dans les campagnes.
A la première halte au stand "Fruits" entre deux averses,  le rouge mouillé des premières cerises nous fit rire, comme la bonne humeur et le bagou du marchand. Avec le soleil qui s'installait, la joie était de retour. La petite route serpentait, on se sentait seuls, libérés, dans ce monde lavé, dégoulinant, et soudain:


Le souffle coupé: Ah ! Voilà qui nous changeait de la grisaille...
Plus loin, entre les arbres, des couleurs prometteuses nous attendaient: les carrières d'ocre, une des haltes envisagées

Colorado de Rustrel
Nous laissons la voiture pour faire quelques pas et c'est le dépaysement complet. On chemine sous les arbres, on admire quelques fleurettes, on écoute le chant d'un oiseau, on entre doucement dans le domaine de l'étrange. Du blanc, du rouille, du jaune, du brun... de l'ocre quoi! 


Des collines qui n'ont rien de la douce France. On dirait le Mexique... La dureté minérale de la lumière ne nous détrompe pas. D'accord, pas de cactus, mais des arbres accrochés à la pierre, nanifiés ou très jeunes. Sur nos doigts curieux, la poudre rose, si fine, reste accrochée et tache les caoutchoucs des objectifs...


Une parenthèse exotique, une balade étrange, la jubilation de la découverte, malgré le flux touristique: le lieu doit être infernal en été ! Mais c'est vrai que tant de beauté ne peut être réservée à quelques privilégiés.

Plus loin, c'est un autre lieu qui nous offre la couleur:  Les jardins de l'Abbaye de Valsaintes, à Simiane la Rotonde. Des roses, des roses et des roses, dans un fouillis de plantes vivaces, annuelles, vagabondes, un jardin comme je les aime :


Et enfin, dans l'église simple et émouvante, aux murs blancs 


Un jour très coloré qui a amplement justifié cette petite virée dans le sud... et dont le souvenir nous permet de supporter les pluies de cette dernière semaine!

dimanche 3 juin 2012

Un bouquet pour un dimanche / 2

Gros nuage à l'horizon, ce matin. Alors, juste avant l'orage, la cueillette pour le bouquet du jour, dans le vent qui se lève ...
Pour la table dominicale, un bouquet volumineux, à l'image de l'opulence du jardin et qui permette de profiter des fleurs à l'intérieur.


Le Weigelia est à son apogée, et avant que la pluie ne le brunisse, quelques brins pour à la base du bouquet. Physocarpus Diabolo et ses petits pompons blanc roses répondent au bordeaux de l'iris et éclairent le bouquet. L'alchémille enfin, toujours très présente à cette saison, et dont le ton acidulé met en valeur toutes ses compagnes. La nappe de coton légère rappellera cette tonalité vert chartreuse.


Bon dimanche à tous !

vendredi 1 juin 2012

Paysages et rivages aimés

J'aime, quand je reviens sur mes pas,  faire le tour des lieux qui me sont chers, et que je redécouvre à chaque fois. Ils sont parfois changés: un élément du décor est apparu ou a disparu, la lumière n'est pas la même que dans mon souvenir, des détails m'avaient échappés, une atmosphère nouvelle souvent me charme, une fois encore. 

Le site mycénien de Midéa où les ruines m'intéressent moins que la flore. La vue y est splendide sur les plantations d'orangers, et sur les montagnes alentour où j'aime suivre l'ombre des nuages...

Campagne vue du site de Midéa
L'embouchure de Lerne, tout près de la mer, mais si champêtre, endroit mythique, chargé d'histoires, paisible pourtant.


La plage de Kandia, petit village balnéaire, si calme hors la saison touristique, où il fait bon se promener dans la torpeur de fin de matinée.


Puis la plage qui m'a permis d'apprivoiser la mer, il y a plus de 30 ans... Karathona, tout près de Nauplie, son cirque de collines rocheuses, son bleu incomparable...


Enfin, les champs d'oliviers dans la région de Koroni, plus au sud du Péloponnèse, ici au petit matin,


et la vue de la presqu'île, depuis le fort du même village de Koroni.


Paysages maritimes ou paysages campagnards, où j'aime cheminer à mon rythme, si chers à mon coeur.