mercredi 20 mars 2013

Jaseur


C'est l'oiseau que je voulais voir! Depuis mes premiers livres sur les oiseaux, depuis mes premiers voyages, j'espérais me trouver un jour nez à nez avec une troupe de ces clowns ailés, si bien masqués, si bien colorés...
Boréal, en plus! Jaseur boréal, comme un conteur nordique, comme une aurore volubile... J'en ai gambergé!
Les années ont passé, je ne l'ai pas oublié.
Quand j'ai vu un article sur un blog de la région disant qu'une troupe avait été aperçue en ville de Fribourg, j'ai couru au cimetière où les arbres semblaient leur offrir un dortoir

puis sur une colline, où ils auraient été aperçus. Mais les arbres restaient vides, et je n'entendais que merles et mésanges crier leur plaisir au soleil. J'ai fait quelques sorties, dans d'anciens vergers, le long des forêts, scrutant vainement la cime des arbres.

Puis j'ai renoncé, mais je ne doutais pas qu'un jour, dans ma vie, je les apercevrai.

Et un matin, derrière mon ordinateur, en train de bavarder avec ma soeur grecque, que vois-je dans mon chêne fraîchement taillé, presque à portée de main? Mais oui, une bonne cinquantaine! Le temps de saisir l'APN, de tirer deux fois à travers la vitre et un bruissement d'ailes à peine : c'était fini. Tant pis pour la photographie, je LES ai vus!
C'est flou, bien sûr! Trop de précipitation, mais quel bonheur!

Enfin, pour vous consoler de ma piètre illustration pour une si grande émotion, voici un portrait de ce charmeur  fugace par Gilles Hauser.
Photo de Gilles HAUSER
Bluffant, non?

dimanche 17 mars 2013

Giboulées

Aucun encouragement du côté du ciel pour faire une balade solitaire et l'air glacial n'augurait pas d'une partie de plaisir...

Mais j'étais lasse de la position assise, du déroulement des images devant l'ordi, j'avais un besoin irrésistible de mouvements et de changement d'activités. Le jardin ne m'était d'aucun secours, tout gelé qu'il était! 
Et à quelques centaines de mètre, un rayon de soleil animait les couleurs des arbres familiers...

Puis, le grésil est arrivé, saupoudrant tout, même mon APN  précieux, fidèle compagnon de mes promenades. Marche forcée, bonnet enfoncé : j'étais bien la seule à battre la campagne. Sauf évidemment les milans, seigneurs des courants d'air...

Mais déjà, le ciel se dégageait derrière moi, la joie d'être dehors m'a envahie, la météo se jouant de mes émotions versatiles.

J'ai dérangé sans le vouloir une mésange dont le cri indigné m'a poursuivie pensant ainsi me chasser de son taillis où, giboulées ou non, elle entendait bien faire son nid.

Et quand j'ai levé les yeux, pour connaître le sort que les cieux me réservaient, le printemps était là! La joie aussi!

jeudi 7 mars 2013

J'ai entendu...

Hier, au crépuscule, j'ai entendu le merle... Il avait retrouvé le chant qui annonce le printemps. 


La brume commençait à tomber dans la douceur toute relative de l'air.
Au faîte du peuplier, l'oiseau noir, ivre de son chant, lançait des trilles, des appels.


Un frémissement de l'air, comme une ride à la surface de l'eau...
Mon coeur ressent aussi ce clapotis de bonheur.

mardi 5 mars 2013

Mon calendrier en mars

L'Incontournable de tous les calendriers suisses : Le Cervin!
Le cadrage de cette photo me rappelle des souvenirs, non pas de cette montagne mythique que je n'ai découvert que très tardivement - finances obligent - mais bien du mazot du premier plan. Comme beaucoup d'autres, ma famille, chaque été, "montait aux mayens", villages traditionnels d'estivage du bétail  pour profiter de l'air pur et de la fraîcheur de la montagne. Il n'était alors pas encore question de passer des vacances à la mer...
Le Cervin semblait bien éloigné de nos montagnes, mais le raccard ou le mazot faisaient partie du paysage.
C'est un grenier en bois, en général modeste, à l'écart de l'habitation et parfois regroupés en petits hameaux. L'insertion de la grosse plaque de granit empêchait souris, rats et autres rongeurs d'y accéder.

Mont Cervin par Leander Wenger
Il m'était tant familier que je n'y prêtais guère d'attention... sauf au moment de la fenaison. On ouvrait les portes et les gros ballots étaient entassés dans un tourbillon d'herbes et d'insectes. Je détestais faire les foins, mais j'aimais me réfugier dans la pénombre poussiéreuse et accueillante, une fois le gros du travail terminé.

Zermatt
Zermatt
Ce n'est qu'une fois adulte que je découvris Zermatt et le Cervin, tels qu'imaginés. La légende n'a pas pâli, la montagne est bien aussi resplendissante que sur les images de calendrier et les tableaux des peintres du dimanche!


dimanche 3 mars 2013

Balade photographique

Le redoux annoncé et tant attendu restant dissimulé sous la couverture ouateuse du ciel, les balades ont été rares... Mais la falaise prise sous la glace vit ses derniers instants et je me suis forcée à quitter le cocon douillet de la maison! Manquer le spectacle et escamoter la balade photographique traditionnelle serait regrettable!
Les rues sont désertes, à peine quelques rares voitures, je passe sous le pont. Comme le passage dans un autre monde. Tout est gris et vert, quelques tâches d'ocre pâle...

La rivière bruisse doucement son invite, la neige glacée crisse, la falaise est tout près, monstrueuse, majestueuse, impressionnante.
Le spectacle familier se laisse détailler et je m'extasie de la variété des formes et couleurs de la glace,
 de la masse grumeleuse aux aiguilles lumineuses.
De temps à autre un craquement sec et avant même que l'oeil ne saisisse la chute, le clapotis de l'eau. Glaçon ou fragment de la paroi?
Un cygne, nullement effrayé par ces décrochages, fait sa toilette, aussi soigneuse que celle du chat. Longuement, il se contorsionne, lisse ses plumes, s'ébroue, en grognant et reniflant...

L'harmonie des couleurs entre minéral et animal participe à la sérénité de la contemplation. Et c'est tardivement que je sortirai l'APN pour faire quelques photos de ce monde hors du temps, qui va disparaître ces prochains jours.
D'ailleurs, les saules ne disent pas le contraire !