dimanche 28 juillet 2013

Un bouquet pour un dimanche 24

Un matin de paresseuse, un matin de dimanche...  Un réveil dans la moiteur d'avant orage, ciel lourd, rêves pesants...
Le jardin lui-même a perdu de sa fraîcheur, aucune rosée. C'est donc  un bouquet cueilli avec les gestes lents, pensées tournées entièrement vers la fleur, dans le glouglou du bassin et le pépiement des moineaux.
 

Posés dans un vase de céramique, quelques pois de senteurs vivaces tissent un support pour les tiges tordues de la clématite, du lysimaque et de l'astrante... Trois phlox pourpre et mauve donnent de la présence à ce bouquet de petites fleurs.

Entretemps, le ciel a viré au bleu, la journée sera caniculaire!

Bon dimanche à tous!


dimanche 21 juillet 2013

Un bouquet pour un dimanche 23

Premières capucines cueillies à la fraîche, quand les oiseaux s'égosillent mais que le soleil est encore si bas qu'il ne frôle même pas les fleurs qui dorment encore.
Capucines et lysimaque numulaire
J'ai ressorti pour l'occasion le "vase à capucines" qui vu sa couleur - vous me reconnaîtrez-là - ne sert qu'à cette saison! Pâte de verre, style Murano, il n'est pas signé et n'a probablement pas de valeur. Mais je le trouve élégant, il est très agréable à toucher, satiné et lourd. Il n'a qu'un seul défaut: sa couleur! Mais pour la capucine...

Quand je descends au jardin, je ne suis jamais seule. Seita m'accompagne et sait qu'elle aussi est une vedette. Que photographié-je des fleurs, alors qu'elle est la belle propriétaire du jardin?

Fleurie, comme une reine qui monte à l'alpage!


Bon dimanche à tous! 

jeudi 18 juillet 2013

Portraitiste

Amedeo Modigliani à la Fondation Gianadda de Martigny:
une exposition que je ne pouvais manquer. A la prime époque des posters, ses portraits de femme ornaient tous les murs des chambres d'adolescentes, mes consoeurs. Nous découvrions la musique classique et la peinture, les deux pôles incontournables de la culture, et ses femmes éthérées, tout en longueur, correspondaient parfaitement à l'idéal féminin à atteindre. Les icônes des ados ont changé,  seul l'idéal de minceur est resté le même!
Mais les portraits de Modigliani me sont restés familiers et m'accompagnent toujours - même s'ils ne sont plus au murs! J'avançais donc en terrain connu et je fus très contente de découvrir de nouvelles facettes de cet artiste.
Cette Tête rouge m'a surprise par sa force et sa brutalité. Ces traits à peine esquissés et qui pourtant préfigurent déjà les portraits plus connus : yeux rapprochés et vides, importance du nez, bouche serrée, ovale classique.
Tête Rouge, A. Modigliani, 1915
L'exposition s'intitule exactement "Modigliani et l'Ecole de Paris". Alors que le cubisme fait son apparition, Modigliani se focalise sur la représentation de la figure humaine et fait des portraits de ses amis. Sous l'influence de Brancusi, qu'il rencontre en 1909, il s'adonne à la sculpture avec passion, jusqu'à ce que sa santé défaillante l'en dissuade. Il reprend alors la peinture vers 1914 pour développer son style très personnel. (Source: Antoinette de Wolff-Simonetta, in Cahier de la Fondation Pierre Gianadda)


Cette tête de femme  reflète très tôt les lignes épurées des portraits ultérieurs. Son classicisme exacerbé semble bien éloigné des tendances cubiques du 20ème siècle.
Tête de femme au chignon, A. Modigliani, 1911-1912
Dans le même temps,  les masques africains du Trocadéro inspirent Picasso et tout le monde artistique...
Masque Baoulé, Côte d'Ivoire, acheté en 1980
Brancusi avait déjà créé sa Muse endormie en 1909, au visage si parfait. Il a épuré encore le visage et dès 1912,  il a fait plusieurs portraits de Mlle Pogany, jusqu'à cette sculpture impressionnante, en 1933, partie intégrante de l'exposition.
Mlle Pogany III, C. Brancusi, 1933
Une exposition enthousiasmante, les différents courants de l'Ecole de Paris étant rassemblés autour de l'oeuvre de Modigliani, comme pour en souligner la singularité.

dimanche 14 juillet 2013

Un bouquet du dimanche soir 22

Dimanche de canicule... dimanche consacré à la famille. Ma descente au jardin ce matin a été rapide, et je n'ai pas eu le temps de cueillir des fleurs. Juste le temps de respirer le parfum des roses finissantes...
Ce soir,  le jardin a demandé un long arrosage, et juste avant la nuit, j'ai assemblé quelques petites fleurs, comme un bouquet de fleurs des champs...

Matricaire, hélianthème, scabieuse, pieds d'alouette, ibéris, graminées et estragon
Les roses et les clématites défleurissent très vite, les pavots ne vivent que quelques heures, le soleil tant attendu est maintenant trop fort pour ces délicates qui n'ont pas eu le temps de s'aguerrir.  Par contre, les modestes comptent sur leur bonne nature et tiennent tête à la chaleur!

Petit bouquet modeste, juste pour agrémenter la table où il fait bon se tenir aux heures les plus chaudes de la journée.
Bonne semaine à tous!

dimanche 7 juillet 2013

Un bouquet pour un dimanche 21

Au jardin, les dernières roses anciennes commencent à perdre leurs pétales sous le soleil revenu, et le seringat plie sous une cascade de fleurs blanches. C'est un temps délicieux où les petites fleurs reviennent en force : les iris ont terminé leur floraison, lys et dahlias sont encore en bouton. Je passe plus d'heures au jardin que dans la maison, et j'ai cueilli ce bouquet pour partager avec vous l'ambiance blanche et rose du jardin.
Seringat, roses anciennes
C'est un vase blanc trouvé à la brocante hier matin, verre très lourd, côtelé, arrondi, emprisonnant des milliers de bulles que la lumière fait pétiller comme celles du champagne. Un coup de foudre!

Le seringat aimé généralement pour son odeur citronnée est étonnement inodore chez moi , mais les roses galliques répandent leur délicat parfum, plus perceptible dans la maison qu'au jardin encore très frais à cette heure.

Bouquet éphémère qu'il faudra jeter demain, mais un plaisir qui va durer toute la journée.

Bon dimanche à tous!

mercredi 3 juillet 2013

Juillet au calendrier

Tournons la page, la moitié de l'année est déjà passée...
Sur le calendrier de juillet, l'illustration est des plus bucoliques, la montagne idyllique  fleurie par une armée de géraniums et de petits chalets... Grimentz! Un nom familier que j'ai entendu toute mon enfance, un petit village perdu dans les mayens, mais que je ne me rappelle pas avoir visité. Et si j'allais voir si ce décor pour touristes existe vraiment? C'était là le prétexte à ma virée en montagne racontée dans le billet précédent.
Accroché à la pente, face à la vallée, le vieux village offre une belle homogénéité, les toits pour la plupart couvert de lauzes.


Le calendrier nous proposait la photo de l'entrée dans le vieux village.
Grimentz VS, par Siegfried Eigstler
Rien ne semble avoir changé...

Un peu moins de géraniums, un peu plus de nuages, début de saison oblige! Le décor existe vraiment et le village est si bien conservé que l'on pourrait croire à un musée. Pourtant, les maisons vivent et ressemblent au décor de mes vacances d'enfant. Sauf qu'autrefois, les vaches ou les chèvres, parfois un cochon habitaient l'étage inférieur du chalet, et les odeurs d'écurie et de feu de bois traînaient dans les rues. Plus rien de ça aujourd'hui, la protection des animaux voulant que ceux-ci aient des écuries aérées et des accès directs à l'extérieur.
Les chalets font face au soleil,  accueillant la lumière.


Tous les greniers sont sur pilotis, bien protégés des rongeurs, par la grande pierre plate.


Les madriers sont si bien patinés par l'âge que l 'on pourrait croire à des rocs.

Il ne nous a pas été difficile de trouver une terrasse au soleil, en face des suspensions rustiques de géraniums et de nous laisser convaincre de goûter la croûte aux chanterelles inscrite au menu, croyant déguster un plat bien montagnard, bien accordé à mon retour aux sources.

Mais ce n'était pas le genre du cuisinier qui nous a servi un plat délicat digne de figurer sur la carte d'un restaurant raffiné, la croûte étant accompagnée d'une émulsion moléculaire à la framboise, d'un coulis d'abricot au balsamique, de quelques fruits et d'un plumets de fleurs des champs!
Croûte aux chanterelles, Hôtel de Moiry, Grimentz
Croyez-le, la reine n'était pas ma cousine!

lundi 1 juillet 2013

En montagne

Quitter le jardin fleuri pour aller voir l'hiver! Une folie? C'est pourtant ce qui me taraude chaque mois de juin, parce que je sais que là haut c'est un autre jardin qui m'attend, et combien plus naturel et plus exaltant! Cette année, nous sommes partis à la découverte d'un endroit que nous ne connaissions pas, guidés par les exigences du calendrier de mes billets mensuels... Un jeu qui m'allait bien, et dont vous aurez la suite dans la prochaine publication!
Après quelques heures de route, nous sommes arrivés au pied du mur!
Barrage de Moiry - 148 m de haut
Paysage un peu désolant, comme un chantier jamais terminé,  et ce malgré les beautés rencontrées pendant la montée, cascades, fleurs et même un chevreuil et son petit!  Mais nous étions poussés par l'envie d'aller  plus haut, tout en étant bien conscients de nos limites, perdus dans ce monde minéral et glacé! Pour notre bonheur, la route semblait continuer... et plus loin que le barrage, nous sommes arrivés au cul de sac qui butait cette fois contre un spectacle grandiose.

Lac de Châteaupré, 2349 m.
Au pied du glacier, le lac était gelé, vêtu d'une pellicule mince, émeraude et plomb mêlés... Au-dessus, ce n'était que roc et glace.

Glacier de Moiry - détail
Nous avons pris des chemins qui semblaient à la portée des dilettantes que nous étions, comparés aux randonneurs audacieux qui avaient fait eux aussi l'ascension jusqu'au lac en voiture. Mais il allaient bien plus loin que nous...


Les embûches n'ont pourtant pas manqué, mais la beauté des lieux nous a empêché de sentir la fatigue. Nous avons traversé des torrents et des marais, avec la volonté de ne pas revenir sur nos pas et de passer, nous étonnant de notre souplesse, pour sauter de pierre en pierre


ou pour éviter d'écraser des merveilles.

Le jardin attendu était bien présent, myosotis, hélianthèmes, gentianes, joubarbes, lotiers... une rocaille alpine  dont seul un botaniste aurait pu rêver, ou un photographe.

Des fleurs, des graminées, des feuilles, des rochers... j'ai tout photographié - enfin je crois! Mais surtout, j'ai tout observé, tout mémorisé, pendant longtemps, jusqu'à ce que le froid et la faim nous forcent à quitter les hauteurs.

Et au moment de prendre la voiture, un dernier clin d'oeil, à quelques pas...
Gentiane de printemps (Gentiana verna)