lundi 27 janvier 2014

Papiers peints

Pendant des années, j'ai habité successivement de vieux appartements dans des immeubles début 1900, des appartements pas rénovés, mais pas chers. J'ai donc rapidement appris à rafraîchir les murs de mes logis! Pour les premiers, nous avions opté pour des papiers peints modernes, faciles à poser, élastiques, lavables... puis les déménagements se succédant nous avons renoncé à ce luxe pour des murs passés à la dispersion - encore plus modernes, et encore moins chers!
Mais entre-temps, nous avions décollé de nombreuses couches de  papier dont les motifs nous laissaient imaginer l'esprit des précédents locataires... C'était comme pénétrer dans un autre monde que de penser que des gens s'étaient endormis là en contemplant des scènes champêtres ou qu'ils avaient mangé face à des semis de fleurs "indiennes". Puis, nous avons oublié les murs tapissés, la mode étant au crépi blanc!

L'actuel Musée du Papier peint, le Château de Mézières est resté longtemps "dans son jus", sans aucune rénovation jusqu'en 1989, où le Service des biens culturels découvre la valeur historiques des papiers peints qui datent pour certains de 1770! Le bâtiment est sauvé! Je vous laisse voir son histoire ici.

En 1989 - Source Musée du Papier Peint
Actuellement, depuis la rue
Si le bâtiment est beau à l'extérieur, à l'intérieur il est absolument extraordinaire! Non pas tant par son agencement que par les papiers originaux ou restaurés qu'il contient. J'y vais une fois par année, à l'occasion d'expositions autour du papier, pas toujours convaincantes, j'en conviens.

Les goûts ont changé, mais je reste toujours hypnotisée par ce "salon des irisés" dont je vous donne l'histoire ci-dessous, tirée de la documentation de la Fondation



Salon des irisés

A partir des années 1750, la soierie est de loin le décor intérieur le plus prisé et le plus coûteux. Les manufacturiers de papier peint se sont efforcés de l’imiter, comme dans la salle des deux colombes. Ils se heurtent cependant au difficile problème de la vibration de la lumière à la surface du textile, une spécificité de la soie.
En 1816, le manufacturier alsacien Michel Spoerlin, installé à Vienne, met au point le procédé de l’irisé pour retrouver cette vibration : le procédé est amélioré par Jean Zuber en 1819. Diverses manufactures le reprennent dans les années 1820 et le début des années 1830.

Carte postale "Salon des Irisés", vers 1830
Les cabinets attenants aux chambres, les lais de tapisserie se chevauchent, chutes récupérées dans papiers garnissant pièces plus "nobles".
Carte postale "détail du Cabinet de la Chambre aux arabesques", vers 1789

Carte postale "Salle aux deux colombes", 1788
Là aussi, les modes se sont succédé. On y trouve des scènes "exotiques", telle le Salon de l'Eldorado, délicieusement suranné, ou le plus improbable Salon brésilien...
Vous en trouverez les descriptions sur le site du Musée.

Mes goûts sont plus contemporains, mais je garde une fascination pour ce travail d'imitation des tissus et des tentures, comme un passage à la vulgarisation du confort et du beau, même s'il va falloir attendre longtemps avant que la tapisserie se vende en rouleaux au coin de la rue!

Et bien sûr, pour terminer : un coup de coeur, un bouquet de fleurs!

Médaillon

dimanche 26 janvier 2014

Un bouquet pour un dimanche 37

Malgré la neige, la viorne odorante fleurit au jardin... et les tulipes de Hollande fleurissent dans les supermarchés! Je ne peux pas résister à cet avant goût du printemps!
Dans une poterie vernissée vert et bronze, trois branches de viorne, toujours si naturellement structurées, sept tulipes dans mes tons préférés, et quelques chatons de noisetiers, à peine éclos.



J'attends qu'avec la chaleur de la maison, la viorne développe sa senteur et ouvre ses fleurons en rose pâle... Couleur et parfums associés!


Bon dimanche à tous !

mercredi 15 janvier 2014

Le lis de mer

Lors de mon premier voyage en Grèce - à l'époque où le camping sauvage était un choix imposé par nos finances, mais aussi par notre besoin de liberté - j'ai connu une plage qui m'a réconciliée avec la mer, tout du moins avec le littoral marin.
Là où je n'imaginais que bikinis et parasols  dans une odeur d'huile solaire, je m'aperçus que les vacances en bord de mer pouvaient être autre chose : par exemple, une plage de sable fin, de plusieurs kilomètres de long, déserte, en bordure de pinède... un rêve!
Dans les dunes qui la longeaient, je découvrais le trésor des lieux, une étoile blanche translucide, presque sans feuilles, se dressait au-dessus d'un bulbe enfoui, au milieu de longs rubans desséchés. J'appris qu'il s'agissait du lis de mer.
Plus jamais depuis, je ne l'avais rencontré, mais j'en gardais un souvenir émerveillé. Avais-je lu le roman éponyme de A. Pieyre de Mandiargues, avant ou après cette découverte? Je ne m'en souviens pas - pas plus que je me souvenais du propos de l'auteur. Juste le titre, indissociable de la fleur dans une aura merveilleuse.

Je viens de reprendre la lecture de cet ouvrage. La description qui débute le livre semble correspondre parfaitement au paysage rencontré pendant mes vacances sur Cythère :
" La plage de Sainte-Lucie-de-Siniscola est une longue étendue de sable entre le rivage du golfe et des rives d'eaux saumâtres où les roseaux prospèrent. Devant les étangs, il y a de petites dunes pointues de chardons secs et de coquillages; d'autres derrière, plus élevées, et puis une pinède de jeunes arbres que l'on planta naguère pour fixer le sol tellement léger qu'il se mouvait à tous les coups de vent. ..."


Nous nous étions arrêtés sous un pin pour admirer la mer et profiter de son ombre. Mais devant le spectacle, nous avons vite oublié la chaleur et nous nous sommes rapprochés, cheminant sur la légère dune.


Quelle joie! Les lis de mer étaient en fleur parmi leurs feuilles desséchées et les grandes herbes squelettiques!
A tous les stades, la plante est gracieuse, quand elle sort de terre, bien serrée dans son corset de papier, fausse asperge,


jusque au stade de la graine, dans un renflement prometteur de nouveaux champs.


Il était midi, aucun parfum ne se dégageait de l'étoile blanche. Pourtant, c'est le parfum du lis de mer que rappelle Pieyre de Mandiargues au moment crucial  de son roman : " Les lis de mer avaient une autre blancheur, nimbée de feu, sur le vert feuillage pointu qui brillait aussi, débordant de la crête de la dune, et leur parfum roulait au fond de l'arène un flot plus puissant et plus lourd que jamais. ...".  Seul celui-ci aura suffi pour trouver le titre de ce récit bien décevant, par ailleurs.


Le lis de mer garderait-il sa fragrance envoûtante pour les amants qui hantent les plages nuitamment ?
Il aurait fallu le tester!

dimanche 5 janvier 2014

Un bouquet pour un dimanche 36

Commencer l'année avec les fleurs du printemps! Les amaryllis et les orchidées n'avaient pas encore disparu de l'étal des fleuristes que déjà, les premières tulipes étaient là. Comment résister à leur fraîcheur ou à leur couleur?
Jetées en brasse dans un vase trop grand,  elles ne manquaient pas de charme et j'hésitais à les garder ainsi. Mais ce matin, je suis sortie au jardin, j'ai cueilli quelques branches de lierre et ramassé le gui acheté pour les fêtes que le vent avait malmené...


Le premier bouquet de l'année est là! Du feuillage si typiquement hivernal jaillissent les tulipes si printanières.


J'ai aimé que ce vase de verre lourd à base carrée mais encolure ronde ait le même coloris que mes tulipes!

Bon dimanche à tous!