jeudi 4 février 2016

Les témoins

La Cathédrale St-Nicolas de Fribourg est un édifice imposant qui définit la ville, tant géographiquement que socialement... J'aime cette nef silencieuse, en dehors des offices, et c'est rare que je passe devant sans m'y arrêter - surtout si je suis seule. Je ne prie pas, non, c'est un instant de sérénité et de solitude, le même sentiment que je ressens en forêt, en dehors de tout sentiment religieux,...
Un vitrail, par sa facture, par sa force, m'attire irrésistiblement, à chaque visite, c'est le vitrail dit des Martyrs. Ce n'est pas tant le sujet qui m'intéresse, il aurait plutôt tendance à me rebuter, mais bien la facture Art Nouveau de l'ensemble.
Créé par une entreprise fribourgeoise, Kirsch et Fleckner, selon les cartons de Josef Mehoffer qui avait remporté le concours de la création des vitraux de la cathédrale en 1892, ce vitrail a été médaillé d'Or à l'Exposition universelle de Paris en 1900 (source Wikipedia).

Quatre martyrs (du grec ancien mártus : témoins) sont représentés sur quatre panneaux longitudinaux, la fenêtre étant haute et étroite.

Photo Wikipedia 

L'ensemble est lumineux, malgré les couleurs fortes. L'équilibre en est parfait. J'ai pris quelques photos des détails. Contrairement aux montages ci-dessous, dans l'original, le saint figure au dessus de son corps martyrisé...

Saint Sébastien, transpercé de flèches, et battu à mort,


Sainte Barbe, enfermée, torturée, dont on arracha les seins.... ce qu'évidemment, on ne voit pas dans une église...


Saint-Maurice, soldat passé au fil de l'épée avec toute sa légion thébaine,


Sainte Catherine, vierge - quoi d'autre? - qui fut décapitée, elle aussi.


Par delà l'anecdote bien pensante qui sous-tend cette imagerie chrétienne, j'ai retenu l'agencement de la couleur et la mise en scène parfaitement étudiée de chaque panneau de cette fenêtre.

Mais, sur les vitraux voisins, le diable aussi fait des apparitions hideuses et jubilatoires... qui me fascinent toujours.




Ces images sont moins conventionnelles, bien que les danses macabres médiévales, antérieures à ces vitraux, étaient présentes un peu partout en Europe!
Je vous laisse cliquer sur les liens qui vous en apprendront un peu plus...
Les autres fenêtres de la cathédrale ont elles aussi de beaux vitraux, mais ceux-ci sont mes préférés!


mardi 2 février 2016

Ce matin

Pour la première fois cette année,  du fond de mon lit, j'ai entendu le chant printanier du merle... Peut-être même que c'est lui qui m'a réveillée!
Pourtant, l'oiseau ne fanfaronnait pas comme en pleine saison, il chantait mezzo voce, comme pour s'exercer, comme s'il n'osait pas encore, comme si c'était indécent...


La joie du renouveau m'a envahie, et c'est le coeur léger que je me suis levée dans le petit jour encore laiteux...