Quitter le jardin fleuri pour aller voir l'hiver! Une folie? C'est pourtant ce qui me taraude chaque mois de juin, parce que je sais que là haut c'est un autre jardin qui m'attend, et combien plus naturel et plus exaltant! Cette année, nous sommes partis à la découverte d'un endroit que nous ne connaissions pas, guidés par les exigences du calendrier de mes billets mensuels... Un jeu qui m'allait bien, et dont vous aurez la suite dans la prochaine publication!
Après quelques heures de route, nous sommes arrivés au pied du mur!
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Barrage de Moiry - 148 m de haut |
Paysage un peu désolant, comme un chantier jamais terminé, et ce malgré les beautés rencontrées pendant la montée, cascades, fleurs et même un chevreuil et son petit! Mais nous étions poussés par l'envie d'aller plus haut, tout en étant bien conscients de nos limites, perdus dans ce monde minéral et glacé! Pour notre bonheur, la route semblait continuer... et plus loin que le barrage, nous sommes arrivés au cul de sac qui butait cette fois contre un spectacle grandiose.
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Lac de Châteaupré, 2349 m. |
Au pied du glacier, le lac était gelé, vêtu d'une pellicule mince, émeraude et plomb mêlés... Au-dessus, ce n'était que roc et glace.
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Glacier de Moiry - détail |
Nous avons pris des chemins qui semblaient à la portée des dilettantes que nous étions, comparés aux randonneurs audacieux qui avaient fait eux aussi l'ascension jusqu'au lac en voiture. Mais il allaient bien plus loin que nous...
Les embûches n'ont pourtant pas manqué, mais la beauté des lieux nous a empêché de sentir la fatigue. Nous avons traversé des torrents et des marais, avec la volonté de ne pas revenir sur nos pas et de passer, nous étonnant de notre souplesse, pour sauter de pierre en pierre
ou pour éviter d'écraser des merveilles.
Le jardin attendu était bien présent, myosotis, hélianthèmes, gentianes, joubarbes, lotiers... une rocaille alpine dont seul un botaniste aurait pu rêver, ou un photographe.
Des fleurs, des graminées, des feuilles, des rochers... j'ai tout photographié - enfin je crois! Mais surtout, j'ai tout observé, tout mémorisé, pendant longtemps, jusqu'à ce que le froid et la faim nous forcent à quitter les hauteurs.
Et au moment de prendre la voiture, un dernier clin d'oeil, à quelques pas...
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Gentiane de printemps (Gentiana verna) |