Nous circulons encore dans la montagne, puis amorçons la descente vers la mer ... L'air a changé, la vibration est différente et l'excitation nous gagne ! Mais, nous ne sommes pas les seuls à être excités : nous tombons dans une circulation de fin d'après-midi, où chacun est pressé de retourner chez soi ... Tant que bien mal nous cherchons un chemin vers la mer, mais tout semble vouloir nous en empêcher, alors que nous la voyons briller au loin !
Une fois arrivés, notre enthousiasme est douché : fini la nature, voici la ville, sur des kilomètres ...
Même les palmiers paient un lourd tribu à la civilisation : ceinturés de néon, ils brillent et clignotent la moitié de la nuit.
Fatigués, nous sommes assez mécontents et jurons que nous ne reviendrons plus ... nous traînons le long des plages de galets, le long des chantiers, au bord des quais rythmés par des gargotes improbables - fermées à cette saison - le long des barres d'immeubles de standing.
Mais le matin nous attendait au contour, la brume divine noyant les détails disgracieux et rendant à la mer son aura merveilleuse. Nous renouions avec les scènes immémoriales, la vie semblait à nouveau douce ...
Une balade à l'intérieur de la ville nous confirmait - au vu des jolies villas et des quelques jardins restants - qu'autrefois il était possible de vivre bien et simplement sur la Côte d'Azur. Là aussi, l'amabilité était de mise et le café avait le goût de l'Italie toute proche ... Nous étions rassérénés et la mer nous assura qu'elle serait encore là pour nous :
Bagages bouclés, nous décidons d'affronter Menton, la belle alanguie ...
Belle découverte, le sud au mois de mars ... Marché coloré, vieilles ruelles, terrasses de bistrots, conversations avec l'accent : l'arsenal de séduction était en place !
Nous avons flâné et admiré, nous remplissant de l'atmosphère ensoleillée, persuadés de notre chance ! Avant de partir, nous avons fait un crochet au marché pour acheter le fruit mythique à ramener, là-bas, si loin au nord !
Euh ... qui avait dit "nous ne reviendrons plus?" ... Nous, en tout cas, on ne sait pas, mais la nostalgie risque bien de nous reprendre un jour ou l'autre !