La grisaille qui colle aux basques, et au moral... Une envie de chaleur, de dépaysement, un besoin de casser la routine si déprimante du quotidien : la plongée dans les fichiers photos est là pour ça - en attendant mieux!
Une journée de vacances idéale pourrait se dérouler comme un jour fantasmé sur une île grecque...
Dés l'ouverture des volets, tôt, aux premiers rayons du soleil, plisser les yeux pour mieux voir les feuilles des oliviers qui brillent, respirer doucement appuyée contre la barrière, regarder le jardin et s'amuser des jeux du chaton de la maison...
Après un petit café et la lecture tranquille du courrier, partir sur les petites routes jusqu'au monastère célèbre, histoire d'arriver avant les cars de pèlerins-touristes, profiter du calme des lieux , admirant le jardin et les plantes toujours bien soignées par les moines...
Puis après moult détours (les îles sont petites, mais les chemins sont nombreux et pas signalés), débarquer à la capitale, marcher dans ses ruelles qui débouchent soit dans les champs jaunis par l'été, soit directement sur la place animée, où tout le village se donne rendez-vous pour se désaltérer...
Reprendre la route des vieux villages abandonnés, pour visiter une petite chapelle recommandée par notre hôte qui tient à nous faire découvrir toutes les beautés de son île. Après quelques minutes de marche sur un sentier caillouteux, dans la chaleur d'avant midi, la voilà juste en contrebas. Belle et simple, elle ne s'ouvre plus qu'à de rares occasions, dans ce lieu isolé.
On y voit pourtant l'écriteau brun posé par le Ministère de la Culture qui a répertorié tous les sites archéologiques et toutes les richesses historiques du pays, même si ceux-ci sont loin d'être aussi bien entretenus que les chapelles... La chapelle est fermée, et pas de clef dans les cachettes habituelles (bord de fenêtre élevée, portique de la porte, trou entre deux pierres...) Tant pis pour l'ombre! S'asseoir quand même pour savourer le plaisir de se retrouver dans la montagne grecque, dans l'odeur des plantes écrasées sous nos pas.
Poussés par la soif et la faim, revenir dans les villages où il n'est pas difficile de trouver de quoi se reposer. Les enseignes sont explicites, même si les connaissances de la langue sont succinctes!
Sous le platane, en effet, l'ombre est accueillante et la nourriture abondante! Le temps n'y compte pas, et devant un dessert offert par la patronne, c'est la sieste qui s'écoule dans les discussions animées et le bourdonnement des guêpes qui ont elles aussi élu domicile à l'abri des grands arbres.
Une visite encore d'un autre village abandonné, admirer les portiques, les pierres, les figuiers qui poussent sur les ruines, essayer de comprendre la vie des îliens partis sur le continent, laissant derrière eux ces vestiges.
Puis revenir vers la mer, et ses paysages familiers...
Retrouver la terrasse dans les oliviers, laisser le soir envahir lentement le jardin, une journée terminée après un dernier éclat de bleu...
Le rêve, la journée idéale, vue depuis ma prison hivernale...
Les photos ont été prises à Cythère, en 2013, mais cette journée aurait pu se dérouler sur n'importe laquelle des îles grecques que je connais...