jeudi 29 juillet 2010

Coin d'enfance

A-t-on tous un coin de son enfance qui ressemble au paradis ? Je le souhaite à tout le monde : c'est un refuge dans les moments difficiles ou simplement lorsque le sommeil fuit. Retourner en esprit sur un lieu où l'on a été heureux, revivre ces instants en égrenant les petits tableaux  ...

Pour moi, ce coin, c'est le petit lac de Montorge, près de Sion, en Valais. Oh, c'est une gouille, comme on dit chez nous, rien de grand, rien de spectaculaire. Juste un étang, à l'arrière d'une barrière rocheuse qui le sépare de la plaine et qui en ombrage une rive.

De grands saules ébouriffés, des roseaux, des nénuphars, des libellules, des salamandres, des grenouilles, des nèpes : un monde fascinant pour l'enfant que j'étais. Un sentier mal dégagé serpentait au pied de la colline, l'autre bord était inatteignable, ajoutant au mystère ...Le soir, le rossignol y chantait, et même enfant, je ressentais la nostalgie de son appel.

Massettes
En hiver, la glace était testée, une ficelle tendue pour nous protéger des endroits dangereux; les patins vissés à des bottines, je m'élançais précautionneusement entre les roseaux pris dans la glace, puis ensuite, plus librement, dans le crissement des patins et les cris des enfants. Mais, je préférais l'été ...


Je n'ai pas le souvenir de savoir comment j'y parvenais - c'est assez loin de l'appartement familial. Je m'y revois toujours seule en été, alors que c'est peu vraisemblable que j'y sois montée à pied, bien qu'à cette époque les enfants semblaient pouvoir aller et venir sans grand danger. Mais mes accompagnants, face à cette nature, n'avaient aucune importance : je croyais découvrir le monde... je le découvrais !

Foulque

Et bien, tant d'années après, j'y suis retournée ! Pour y découvrir une réserve naturelle. Avec un chemin de terre - un peu trop large à mon goût - qui fait tout le tour de l'étang, quelques étiquettes botaniques, mais toujours la même sérénité.

Aeshna grandis - ponte

Quelques promeneurs tranquilles, intéressés par les poules d'eau et les canards qui barbotaient dans les roseaux. Bien sûr, tout a été aménagé, l'étang libéré de la gangue trop importante de la roselière, des petits bassins annexes pour la reproduction des batraciens ont été prévus, mais tout est très nature, très simple.

Bouquets de massettes, libellules, papillons, salicaires, le chemin s'ouvre devant moi, dans le même émerveillement. Je n'ai pas entendu le rossignol, l'heure ne s'y prêtait pas ...
Le paradis est aménagé, mais il est toujours là, à la portée de tous !

3 commentaires:

  1. Un bel endroit oui. Je retourne souvent à l'étang de Malva aujourd'hui à sec. Les mauves qui lui ont donné son nom ont disparu aussi...
    Bravo pour ton aeschne ;-)

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  2. Magnifique endroit que tu décris avec plein de poésie et de nostalgie. Heureusement, il n'a pas tellement changé semble-t-il et il te permet de retrouver ton âme d'enfant.

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  3. Ah, c'est beau le regard de la nostalgie !

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