Une journée où le temps était mi-figue, mi-raisin. Une envie de s'évader, d'aller au-dessus des 1500 mètres arpentés ces jours derniers ... et, cela ne vous étonnera pas, d'aller admirer quelques fleurs alpines. Franchir les 2000 mètres, et un peu plus ... pas difficile à trouver en Suisse. Alors, avec l'envie de conduire de l'un, et l'envie de nature de l'autre, il fut vite décidé de faire quelques cols! Le grand classique des motards, c'est les cols en boucle. Mais nous ne voulions pas présumer de notre enthousiasme à rouler, et surtout je voulais avoir le temps de quitter la voiture et de voir quelques alpages, nous décidons de partir sur le Col du Susten (B)
La première halte, le premier café avant la montée, au soleil, tranquilles, face à une ancienne ferme typique : comme nous étions déjà loin de "chez nous".
Mais après quelques tunnels et quelques lacets - plaisirs du conducteur - nous commencions à nous exclamer devant tant de rochers et de merveilles. Les arrêts se multiplient, chaque contour nous dévoilant de nouvelles perspectives.
En contrebas, la vallée semblait vierge de toute pollution et de toute civilisation, enserrée au pied des montagnes, apparence qui contredisait ce que nous venions de traverser...
Comment résister à l'appel du petit chemin qui s'ouvre sur la gauche ? Et toutes les fleurs sont au rendez-vous, un peu parsemées au début, mais nous découvrons rapidement un jardin naturel alpin ...
Les Rhododendrons sont déjà passés, quelques fleurs encore. Le trèfle, l'arnica et la campanule sont partout, émaillant les prairies non foulées, ni par le bétail, ni par le touriste.
Les torrents cascadent partout, empruntant parfois le chemin, en minces ruisselets qui rejoignent plus bas le cours tumultueux. Le spectacle est grandiose, on se sent happé par le haut, on a envie de continuer, encore et encore, jusqu'aux nuages.
Je ne vous parlerai pas des cols eux-mêmes, encombrés de voitures, de motos, de cafétérias, de bâtiments abandonnés : ils sont tous les mêmes. Leur seule utilité est justement de pouvoir y parquer en toute sécurité pour les autres usagers et de pouvoir s'en éloigner à pied suivant les nombreux sentiers qui sont rarement empruntés plus loin que les cent mètres qui les séparent de la route. Histoire de photographier fifille perchée sur un rocher ...
Le retour en plaine est vertigineux, les oreilles bouchées. Impossible d'éviter la colonne des vacanciers qui passent le Gothard pour aller voir le soleil en Italie. Pendant que nous lambinions, nous avons pris le temps de détailler les falaises imposantes, jardinées par la nature, chef-d'oeuvre d'un maître japonais inconnu...
Ce fut notre premier col de la journée, notre premier 2000 : 2276 m. Nous décidons de déjeuner à Andermatt (C) : ce fut très touristique et pas du tout gastronomique...
A suivre...