lundi 6 août 2012

Roadmovie I

Une journée où le temps était mi-figue, mi-raisin. Une envie de s'évader, d'aller au-dessus des 1500 mètres arpentés ces jours derniers ... et, cela ne vous étonnera pas, d'aller admirer quelques fleurs alpines. Franchir les 2000 mètres, et un peu plus ... pas difficile à trouver en Suisse. Alors, avec l'envie de conduire de l'un, et l'envie de nature de l'autre, il fut vite décidé de faire quelques cols! Le grand classique des motards, c'est les cols en boucle. Mais nous ne voulions pas présumer de notre enthousiasme à rouler, et surtout je voulais avoir le temps de quitter la voiture et de voir quelques alpages, nous décidons de partir sur le Col du Susten (B)




La première halte, le premier café avant la montée, au soleil, tranquilles, face à une ancienne ferme typique : comme nous étions déjà loin de "chez nous".


Mais après quelques tunnels et quelques lacets - plaisirs du conducteur - nous commencions à nous exclamer devant tant de rochers et de merveilles. Les arrêts se multiplient, chaque contour nous dévoilant de nouvelles perspectives.


En contrebas, la vallée semblait vierge de toute pollution et de toute civilisation, enserrée au   pied des montagnes, apparence qui contredisait ce que nous venions de traverser...


Comment résister à l'appel du petit chemin qui s'ouvre sur la gauche ? Et toutes les fleurs sont au rendez-vous, un peu parsemées au début, mais nous découvrons rapidement un jardin naturel alpin ...


Les Rhododendrons sont déjà passés, quelques fleurs encore. Le trèfle, l'arnica et la campanule sont partout, émaillant les prairies non foulées, ni par le bétail, ni par le touriste.


Les torrents cascadent partout, empruntant parfois le chemin, en minces ruisselets qui rejoignent plus bas le cours tumultueux. Le spectacle est grandiose, on se sent happé par le haut, on a envie de continuer, encore et encore, jusqu'aux nuages.


Je ne vous parlerai pas des cols eux-mêmes, encombrés de voitures, de motos, de cafétérias, de bâtiments abandonnés : ils sont tous les mêmes. Leur seule utilité est justement de pouvoir y parquer en toute sécurité pour les autres usagers et de pouvoir s'en éloigner à pied suivant les nombreux sentiers qui sont rarement empruntés plus loin que les cent mètres qui les séparent de la route. Histoire de photographier fifille perchée sur un rocher ...
Le retour en plaine est vertigineux, les oreilles bouchées. Impossible d'éviter la colonne des vacanciers qui passent le Gothard pour aller voir le soleil en Italie. Pendant que nous lambinions, nous avons pris le temps de détailler les falaises imposantes, jardinées par la nature, chef-d'oeuvre d'un maître japonais inconnu...


Ce fut notre premier col de la journée, notre premier 2000 : 2276 m.  Nous décidons de déjeuner à Andermatt (C) : ce fut très touristique et pas du tout gastronomique...
 A suivre...

dimanche 5 août 2012

Un bouquet pour un dimanche 8

Entre les orages de ce matin, j'ai été cueillir la grosse tête du Dahlia Aramis, toute remplie d'eau, trop lourde sous le vent, et que le soir aurait retrouvé effeuillée.


Une feuille d'hellébore, quelques brins de sariette et de menthe poivrée. Petit bouquet comme je les aime!

Bon dimanche à tous !

mercredi 1 août 2012

Sel

En ouvrant le dernier paquet de sel ramené de l'île de La Palma, je n'ai pu m'empêcher de me remémorer sa provenance extraordinaire, et en goûtant sa saveur si fine, je me suis retrouvée subitement dans le vent et les roches volcaniques...


Ce bout de terre est nouvellement sorti des entrailles du volcan Teneguia qui l'a vomi en 1971, agrandissant l'île d'une langue noire, chaotique et sauvage.


Les hommes ont su mettre à profit ce nouveau terrain et les serres ont grandi au milieu de la pierre noire, ce qui n'est pas terrible pour le paysage, mais très bon pour l'économie insulaire.
Tout au bout de ce paysage chaotique, se dresse le phare de Fuencaliente, et les salines du même nom.


Extraordinaire contraste noir et blanc, et miracle de la transformation du bleu de l'océan en blanc alimentaire, un spectacle inoubliable.


Des cases de sel, aussi bien ordonnées que les rizières sous d'autres cieux, creusées dans la roche coupante, splendides témoins d'un travail de titan.


Un monde de glace, de crissements, de clapotis... Seuls les nuages peuvent rivaliser de blancheur.


Jamais, je n'avais senti si fort l'odeur du sel, si justement dite "saumâtre", à la limite du dégoût olfactif, et la couleur rose de l'eau en train de s'évaporer sous l'action du soleil et du vent accentue encore ce sentiment.


De gros lézards ont filé devant nous sur le chemin de pierre, mais ce n'est que bien plus haut, loin des embruns que nous avons rencontré la plante emblématique des lieux, l'Aenomium canariense qui semble résister à tout.


Le sel extrait à Fuencaliente est réputé très pur, et sa blancheur reste toujours immaculée, même après quelques années de conservation (2008-2012) dans le sachet de plastic fin.
J'aime les sels, j'aime en ramener de mes voyages, mais celui-ci est lié au plus extraordinaire site de production jamais rencontré, d'une beauté étincelante, à jamais gravée dans ma mémoire.

Carte Google Map

mercredi 11 juillet 2012

Panne ou pause ?

Je suis en pause... ou plutôt en panne d'idées... J'ai peur de vous lasser avec mes descriptions de balades un peu naïves, un peu mièvres, qui commencent d'ailleurs à me peser à moi-même. Non pas que le plaisir ne soit plus là, j'arpente toujours la nature dans la joie de la découverte et le bien être inhérent à l'air libre, mais j'ai envie d'échappées plus dépaysantes, plus longues. Et, voilà que mon fidèle ordi, travaillant 16h par jour depuis plus de 5 ans, déclare forfait! A-t-il, à l'instar d'un chat prescient, senti mon usure?
Bref, depuis deux semaines, je suis occupée par le transfert et la réactivation de mes données et autres programmes sur une autre machine... J'arrive au bout, je suis à nouveau autonome et tout semble fonctionner à merveille!
Tout, vraiment? Les idées de billets sont toujours inexistantes... et ça m'angoisse un peu! Je fais pourtant des petites virées de ci, de là, entre les amis, le jardin, la famille. Mais ... de là à en faire un post?
En attendant, je vous laisse une photo - ça, je n'ai pas arrêté! Des billets paraîtront au Jardin de Gine, maintenant que j'ai récupéré mes images, ou aux Images de Gine, mais je vais prendre des vacances sur mon blog préféré.




 A bientôt, j'espère, bonnes vacances tous !

dimanche 8 juillet 2012

Un bouquet pour un dimanche / 7

Gros orage ce matin ... il a fallu attendre que la pluie et le vent cessent pour sortir dans le jardin sous le ciel redevenu bleu en quelques minutes. Bouquet douceur, aujourd'hui, bouquet cueilli à deux, un moment privilégié avec ma maman.


Dans un vase de verre moulé vert, sans prétention, acheté en brocante vendredi, les fleurs des hostas abîmées par l'orage dominent quelques Alstibe rose mêlées à l'origan et aux Pieds d'alouette bleu. Pois de senteur vivaces et feuilles de géranium soutiennent l'ensemble sur l'évasement gracieux du vase.


Bon dimanche à tous !

dimanche 1 juillet 2012

Un bouquet pour un dimanche / 6

Le jaune, ce n'est pas ma couleur, ni sur moi, ni au jardin ... Pourtant j'aime avoir quelques fleurs de cette teinte pour la lumière que leurs bouquets apportent dans la maison. Petit bouquet aujourd'hui, car il fait si beau que nous nous tenons peu à l'intérieur. Le jardin nous apporte la beauté que nous recherchons. Mais comment résister au plaisir de cueillir les fleurs à la fraîche, pour en illuminer le pare-feu de la cheminée ?

La lysimaque forme l'ossature du bouquet, quelques rudbeckias vivaces pour ajouter de la rondeur, des brins de lavande et d'euphorbes pourpres pour le contraste et quelques feuilles de géraniums vivaces pour soutenir l'ensemble.

Le tout, dans un petit vase de verre fumé, joliment turbiné, acheté tout récemment et dont c'est le premier bouquet!


Bon dimanche à tous!

mercredi 27 juin 2012

Sur l'alpage

Habiter les Préalpes, c'est le brouillard traînant le matin, la fraîcheur des soirées, les nuages heurtant la barrière des Alpes et arrosant généreusement leur pied ... mais c'est aussi les jours de grand beau, le miracle d'une lumière vive, pure, à portée de n'importe quelle marcheuse, même aussi peu entraînée que je le suis. Les balades sont permises à la moindre éclaircie et l'émerveillement est déjà au détour de la route étroite qui grimpe sous le couvert des arbres

La rivière dévale les rochers avec force et fracas et je m'amuse longtemps des rebonds et de l'écume. Même en contre bas, le spectacle de cette vitalité est impressionnant.


La route s'arrête aux portes de l'alpage, le plateau est désert et s'ouvre devant nous, suspendu entre les montagnes grises qui ourlent les forêts.

Entrée de la Réserve du Vanil  Noir
Tout est calme, seuls quelques tintements de cloches de vaches dans le lointain, et le chant du pinson, tout près. L'air est vif malgré le soleil de l'après-midi. Les prés sont piquetés de renoncules blanches, ou de boutons d'or, et l'on voit de l'autre côté du ruisseau les orchis, tels des petits sapins violets. Tout près, le long du sentier, un jardin semble avoir été aménagé, rocaille naturelle, où les fleurs jaunes, hélianthèmes ou lotiers, ont trouvé leur place entre les racines d'un sapin qui s'accroche à la pente.


Au pied d'une souche, le Compagnon rouge blottit ses corolles contre le gris satiné du bois.

Silène dioique, Compagnon rouge
Le chemin continue, longeant le plateau, et promettant sur ses petits indicateurs jaunes des marches longues et des ascensions sur les montagnes alentours. Longtemps, nous suivons des yeux la crête des montagnes, recherchant quelque oiseau, épervier ou grand corbeau. Mais rien ne vient troubler l'air limpide, si ce n'est quelques mouches bien inoffensives.


Nous revenons sur nos pas, et le paysage juste traversé est déjà différent, plus étroit, nous annonçant déjà le dévaloir de la descente qui nous attend.


Un endroit hors du temps, qui me rappelle les étés passés à la montagne, lorsque j'étais enfant. Je ne connaissais pas la mer, trop lointaine. Mais chaque année, les familles montaient "aux mayens", vivre dans un chalet d'alpage pendant les deux mois d'été, les travailleurs rejoignant la plaine chaque matin. Que de souvenirs et de découvertes : le goût de la poix qui coule du sapin, chewing-gum naturel, celui du rameau de mélèze dénudée, un peu piquant. La découverte des plantes et des fleurs d'altitude, les grenouilles, les chats  redevenus sauvages, les insectes... Le monde semblait plein de merveilles.  Peu de choses ont changé dans ces alpages préservés et je m'en réjouis.

Renoncule, Bouton d'or

vendredi 22 juin 2012

Un bouquet pour un dimanche / 5

Ce dimanche, je n'aurai pas le temps de faire mon bouquet hebdomadaire. Comme j'aime le faire l'esprit tranquille, sans être stressée, je l'ai fait ce matin déjà. Les roses ont beaucoup souffert de ces épisodes orageux et j'ai cueilli les moins abîmées ...


Les pieds d'alouette juste éclos ont donné la forme du bouquet. Les roses anciennes sont soutenues par l'alchémille, et j'ai piqué - au sens propre et figuré - quelques tiges rousses de Berberis.


Un parfum subtil pour vous souhaiter 

Bon dimanche à tous!

dimanche 17 juin 2012

Un bouquet pour un dimanche / 4

Je vais vous le dire, parce que c'est assez exceptionnel - et tellement agréable - j'ai fait mon bouquet ce matin en T-shirt, sans même frissonner ... Les râleries sont loin derrière moi et c'est un plaisir de pouvoir à nouveau marcher pieds nus dans le gazon !
Alors pour l'été retrouvé, un bouquet méli-mélo qui reflète bien l'état du jardin où les vivaces jouent les stars.


Sur une couronne de feuilles d'Hostas et un nuage d'Alchémille, une branche de Seringat, quelques Digitales roses mêlées à des Campanules à feuilles de pêcher d'une couleur si douce.


Une gerbe classique, qui va bien à ce vase de verre violet si joliment évasé et que je peux utiliser de toutes les manières possibles : les fleurs y sont toujours à leur aise. Pas de parfum, cette semaine : ce seringat n'a aucune odeur malgré le soin mis lors de l'achat pour en obtenir un exemplaire au doux parfum citronné.


Un fleuron de Seringat cassé, une rose presque fanée et une feuille d'Heuchera Caramel pour garnir ce petit panier de verre destiné habituellement aux fleurettes du printemps.

Bon dimanche à tous!

dimanche 10 juin 2012

Un bouquet pour un dimanche / 3

12°C ce matin, petit crachin ... Donc, c'est les doigts gelés que j'ai préparé ce bouquet et avec la "débattue" que j'écris ces lignes. Vous vous rappelez? On est au mois de juin!
Au jardin aussi, les fleurs accusent le coup. Les iris deviennent transparents, les oeillets piquent du nez: cueillons les premières roses avant qu'elles ne s'abandonnent sous les averses.


La roses  Parkzauber (sombre) est une fausse douce.Je me sers d'une feuille d'alchémille pour tenir sa tige et me protéger de la morsure de ses épines si fines qu'il est bien difficile de les retirer avec une pince à épiler.
La rose de Damas (à droite, un peu penchée) offre un parfum délicieux qui pourtant dans ce bouquet sera un peu écrasé par la fragrance entêtante du Philadelphia.


Et enfin, la rose Gertrud Jekyll, plus turbinée, dont c'est la première année chez moi et dont je vous reparlerai certainement, car elle seule dans ce bouquet, me tiendra compagnie tout l'été, puisqu'elle est remontante.

Ce bouquet est offert ce dimanche à Amartia, pour une occasion toute spéciale qu'elle connaît !

BON DIMANCHE A TOUS !

vendredi 8 juin 2012

Mes Provençales

En regardant certaines photos, mon coeur se serre : désir, nostalgie, je ne sais. Ce genre de paysage évoque pour moi  la marche dans les collines, l'évasion, le voyage lent... Réminiscence peut-être de mes premiers voyages au sud, en Provence,  car je me rappelle avoir été enthousiasmée par le minéral et le végétal dans les garrigues et les campagnes.


Col de Claron
Odeurs, bruits, couleurs, tout un monde inconnu, mais avec des accointances avec le Valais où j'ai vécu mes premières années : pays de vigne et de soleil. L'enchantement n'a jamais disparu ...

Certaines images sont si fortement imprégnées dans l'inconscient qu'elles déclenchent immédiatement un sentiment de familiarité, de retrouvailles, de fête, de bonheur.


Ce sont souvent des petits riens, des détails, remarqués dans les villages traversés, où l'on s'imagine pouvoir vivre, alors même que l'on n'en connaît rien, ni de la culture, ni de l'histoire.

Bonnieux
L'alignement des toits, les façades, la fontaine, un rosier, tout est motif d'admiration.

Vénabres
On fait ami-ami avec le chien curieux, avec le chat dédaigneux, et on croit déjà être acceptés - tout en sachant que la réalité ne s’embarrasse pas de ces états d'âme de touriste.

Vénabres
On remarque des détails qui nous semblent pittoresques, qui feraient rire l'habitant habitué au décor de sa ville, et qui n'y voit que le pratique, alors que cela nous semble si romantique.

Ménerbes
Mais ce sont ces petites choses, accumulées tout au long du périple qui lui donne sa saveur, et sa magie. Ces quelques photos reflètent bien, notre "virée" entre Drôme et Lubéron, un vagabondage de village en village, sans autre but que le plaisir de découvrir et de voir la beauté.