dimanche 1 février 2015

Doux miracle

Je suis sous la neige qui embellit les arbres, mais qui les casse aussi... Elle nous apporte son lot de désagréments - hier nous avons dû écourter la soirée amicale, déblayer et pousser les voitures récalcitrantes dans l'épaisseur cotonneuse et glaciale, conduire dans la nuit sur la route de montagne craignant de glisser - mais aussi un peu de magie... Les paysages sont beaux, les balades apportent de beaux moments...



Mais après deux semaines de ce régime, j'ai envie de passer à la couleur. Quoi de mieux que le Mimosa de la Chaîne du Bonheur? Je vous en ai déjà parlé ici !

Je ne peux pas résister à ce doux pompon jaune... même si je sais que dans l'appartement chauffé, il ne pourra garder sa  matière aérienne et se fanera rapidement.


Mais son parfum lui embaume ma journée blanche!

Ce n'est qu'une branche posée dans un vase haut et lourd qui ne basculera pas sous son poid, mais pour moi elle contient tout le bonheur de savoir que le printemps reviendra!


Un plaisir que je renouvelle chaque année!
Rien d'extraordinaire dirons les Méditerranéens que mes photos de neige font rêver : à chacun
son exotisme!

dimanche 25 janvier 2015

Un bouquet pour un dimanche 54

Une brassée de tulipes pour reprendre mes bouquets du dimanche... malgré le manque de lumière!
Une semaine grise, sans un frémissement dans la couche de brouillard, et au supermarché, une avalanche printanière de couleurs...
Je n'ai pas pu résister au méli-mélo joyeux et frais... et au parfum enivrant de la tulipe.


Je sais, ce n'est pas un "vrai" bouquet, juste quelques fleurs jetées dans un vase... mais c'est ainsi que je l'ai voulu, comme au sortir du jardin... Dans un pot rustique, vernissé vert à l'encolure généreuse, pour le côté naïf de la composition.

J'avais prévu quelques baguettes de cornouiller sanguin pour structurer l'ensemble, mais la neige de cette nuit, généreuse elle aussi, m'a dissuadée de sortir...


Donc, juste quelques fleurs simples, pour vous souhaiter un

Bon dimanche à tous!

mardi 13 janvier 2015

Continuer

Loin de l'horreur, cet après-midi là, je me baladais encore et toujours pas très loin de chez moi. Dans l'innocence et la beauté...


Il faisait froid, et malgré le soleil couchant, l'humidité montait de la terre, me transperçant jusqu'aux os. Mais le paysage savait me retenir...


Je regardais les variations de la lumière, marchant d'un bon pas sur le chemin pour me réchauffer. J'admirais les arbres dépouillés et leur silhouette si bien dessinée... Un grand silence, le passage parfois d'une voiture au loin, rien de plus.... aucun chant d'oiseau.



Finalement, le froid me fera revenir sur mes pas.
Ce n'est qu'au retour que je fus frappée par la nouvelle... la beauté rattrapée par la laideur et la haine.
Depuis, le grand élan de solidarité qui a suivi a été une consolation et il me permettra de continuer.

mardi 6 janvier 2015

Femme et artiste

Marcello, tel est le pseudonyme masculin choisi par Adèle d'Affry, duchesse de Castiglione Colonna, (1836-1879) pour pouvoir sculpter et peindre, malgré l'interdit social de l'époque qui voulait que seuls les hommes pouvaient être artistes. L'Ecole des Beaux Arts leur fut réservée jusqu'en 1896 et aucun atelier de sculpture ne prenait d'apprenti féminin jusqu'en 1870 environ...

Issue d'une grande famille, elle aurait pu mener la vie bourgeoise de toute fille bien née. Mais elle a su profiter de cette facilité pour devenir une artiste renommée , et mener une vie assez libre, puisqu'elle est devenue veuve quelques mois après son mariage, à l'âge de 20 ans.

Marcello, autoportrait

Lors de mon arrivée à Fribourg, j'avait été intriguée par la Rue Marcello, haut lieu de vie estudiantine, à deux pas de l'université et de la bibliothèque cantonale... Mais j'ai mis longtemps à découvrir que ce nom cachait une femme, artiste de surcroît.
Pourtant, l'estime que lui porte la ville semble croître encore. Le Musée d'Art et d'Histoire de Fribourg,  où j'avais déjà vu plusieurs de ses sculptures sans vraiment m'y intéresser car leur classicisme me rebutait, consacre une très belle exposition qui sait parfaitement mettre en valeur le travail de l'artiste.

C'est au Salon de 1863, où elle présente trois bustes dont celui de Bianca Castello qui lui valent une mention honorable, qu'elle est vraiment lancée, l'Impératrice Eugénie l'ayant remarquée. Le secret de son pseudonyme a été rapidement éventé! Elle devient une personnalité du Tout Paris et cela freinera son insertion dans le milieu artistique.

Marcello, Bianca Castello
Dès le début, Marcello sculpte des femmes héroïques ou mythiques: des femmes "originales, combattantes, ou redoutées". Ainsi,  Hécate, Ananké, la Gorgone...

Marcello, Gorgone
A l'instar de ses contemporains, elle est fascinée par l'Orient qu'elle ne connaît pas. Mais en Espagne et en Italie, elle recherche des modèles au type méditerranéen pour ses dessins et sculptures...

Marcello, Chef Abyssin (aquarelle)
Marcello, Chef Abyssin, 1869, Marbre 
"L'Orient, l'Orient, c'est là que je ferais de belles choses" dit-elle, tout à fait dans le courant de l'époque.

Marcello, La Mauresque souriante, 1869
Le buste de La Pythie termine cette triade orientalisante.

Marcello, La Pythie, 1870
Charles Garnier acquiert pour son opéra La Pythie en pied dont Marcello  écrit: "... Je ferai peut-être mieux dans l'avenir. (...) Mais je ne pense pas produire une oeuvre plus hardie et plus forte dans son impulsion. J'ai voulu représenter la patronne des artistes, de ceux bien entendu qui évoquent l'Esprit directement."

Marcello, La Pythie, en photographie à l'Opéra Garnier, hauteur 290 cm,
et la réplique en bronze commandée par Marcello elle-même.
Artiste complète, elle a fait de nombreux portraits, dont celui de  Berthe Morisod. Les deux artistes se portaient une amitié très vive dont est témoin leur correspondance.


Marcello elle-même,  si lumineuse, a été peinte par de nombreux amis artistes, dont Courbet.

Gustave Courbet, Portrait de Marcello
Crédit Musée d'Art et d'Histoire, Fribourg
Malgré son succès et ses attaches parisiennes et italiennes, Marcello resta profondément attachée à sa famille, et à sa mère. La sérénité du portrait ci-dessous  - et son titre - en est une preuve indéniable.

Marcello, Mater amabilis


D'une exposition que je pensais sans surprise, j'ai découvert une artiste attachante qui s'est vouée avec passion  à l'art dès sa jeunesse. Malade, elle avait peu à peu délaissé la sculpture pour se consacrer à la peinture, mais elle a été emportée à 43 ans, avant même qu'elle ne puisse  terminer son oeuvre. Vous trouvez sa courte biographie ICI.

Sources: Musée d'art et d'histoire de Fribourg

dimanche 4 janvier 2015

Des roses

Un bouquet offert, une coulée fleurie, comme une rivière de couleurs...
Voilà de quoi bien ouvrir l'année sur ce blog, et dans mon coeur!


Comme un bouquet du dimanche, puisque pour les sauver quelques jours encore, je les ai taillées court, défeuillées, trempées dans l'eau tiède et disposées dans cette coupe en verre de Murano qui contient avec élégance leur opulence.


Bon début d'année 2015 !

samedi 6 décembre 2014

Mandarine

Saint Nicolas de Myre. Aujourd'hui, le saint est fêté dans sa bonne ville de Fribourg. J'ai assisté à cette fête il y a deux ans et vous trouvez ICI un petit reportage sur son déroulement!
Ce soir, je veux vous parler du fruit qui dans mon enfance a représenté  l'entrée dans l'hiver et la longue préparation à la soirée de Noël : la mandarine.


Nous ne faisions pas de couronne de l'Avent, et à l'époque aucune illumination et aucun sapin n'était allumé début décembre. La ville ne s'éclairait que quelques jours avant Noël, et nos parents préparaient en cachette le sapin le 24 décembre dans l'après-midi. L'impatience était de mise mais nous n'avions pas de fébrilité : chaque chose en son temps.
Et la fête de Saint-Nicolas était un événement en soi : celui-ci passait de maison en maison, des friandises à la main, accompagné de son acolyte terrifiant, le Père Fouettard, armé de verges de noisetiers qu'il distribuait aux parents pour prévenir les incartades à venir.
Le saint était intimidant avec ses yeux inquisiteurs, sa grande houppelande et sa moustache... Mais, j'avais vite eu fait de m'apercevoir qu'il s'agissait de mon oncle: celui-ci ressemblait tant à son frère, mon père! Je jouais pourtant le jeu - pas trop sûre de ce que je croyais voir!
Nous n'ouvrions le cornet des friandises qu'une fois les visiteurs repartis, et parmi les cacahuètes, les noix, les amandes, il y avait une mandarine, lumineuse, une pour chacun!


Le repas du soir était constitué de ces fruits, ma mère préparait une crème caramel qui accompagnait les châtaignes...
Nous savourions longuement la mandarine douce et acidulée, la dégustant quartier après quartier... La première mandarine de l'hiver, la meilleure! D'ailleurs, c'était un fruit assez cher et nous n'en avions pas si souvent!
Pendant longtemps, j'ai patienté jusqu'au 6 décembre avant de manger ma première mandarine de l'année... puis, je me suis fait rattraper par la mondialisation. La mandarine est le plus souvent une clémentine, petite soeur sans pépins...


Mais ce soir, dans l'odeur parfumée, je retrouve mes émerveillements d'enfant!

vendredi 5 décembre 2014

Simplement

Le petit bonheur de ce matin,
 c'est arranger les roses achetées hier
dans un vase classique brun fumé...

Le café juste tiré à portée de mains,
couper leurs tiges en biseau
respirer leur odeur de terre chaude,
sans aucun parfum de fleur, 
belles exilées en hiver.



Simplement

lundi 24 novembre 2014

Dans l'automne finissant

Des semaines chamboulées où le temps ne semble plus avoir la même mesure, où les tâches s'enchaînent les unes aux autres, sans qu'il semble possible de les choisir... et une petite fenêtre inespérée, un après-midi de soleil, comme un cadeau!
Dans le contre jour, la voie semble toute tracée... traverser le village, franchir les obstacles et déboucher dans la vallée.


Les montagnes enneigées surplombent les forêts rousses des hêtres défeuillés... Juste quelques mélèzes rappellent les ors de la semaine passée.


Les arbres sont dépouillés, ils ont pris leurs couleurs d'hiver - pourtant le soleil chauffe encore doucement leurs bois pas encore prêt à affronter l'hiver, dirait-on.


Je me sens moi aussi encore désireuse d'un peu de chaleur... cet après-midi semble aussi doux qu'un printemps. Arrêt sous un grand tilleul abritant quelques fruits de fusain déjà pillés par les moineaux qui pépient au-dessus de ma tête: de la couleur encore!


Mais à flanc de coteau, le feu des forestiers laisse traîner une fumée, comme une longue écharpe de nostalgie dans l'automne finissant.



mercredi 5 novembre 2014

Samedi forestier

"J'ai envie d'une balade". Voilà ce que mes proches entendent  à satiété car depuis l'enfance, selon les dires de ma mère, "les murs me tombent dessus". Je dois sortir, sentir la ville ou la nature, tout sauf rester confinée...
Mais après tant d'années passées dans la même région, les balades d'une heure ou deux, je crois les avoir toutes faites! Pourtant, je m'obstine, le nez sur la carte, à repérer des chemins non encore parcourus, des "gouilles" inconnues miraculeusement écartées des parcours familiaux avec jeux organisés... L'autre impératif que je fixe, et pas des moins exigeants dans ma région, c'est "pas trop de montée". D'accord, c'est presque impossible ici, je me fais avoir régulièrement, mais si la balade n'est pas trop longue, je suis bonne perdeuse - juste pour avoir marché à l'air libre!
Samedi passé, le temps était si doux... Comment me résoudre à jardiner, alors que la nature alentour commence à prendre couleurs? La forêt m'appelait...  Sur la carte, une épinglette "curiosité" attira mon attention: "Flühlenmühle" Ah! un moulin, donc de l'eau, une rivière...
Nous avons laissé la voiture sur le chantier tout proche et dévalé le chemin de gravats en nous disant que nous avions fait un drôle de choix... Mais dès la rivière atteinte, le chemin reprit une allure moins industrielle et en quelques centaines de pas, nous avions atteint  une grosse ferme cossue, avec sur son côté le moulin!


Un filet d'eau suffisait pour que l'immense machine tourne, pesamment, glissante et comme huilée. Un moment mystérieux... Le moulin a été rénové, il est visitable dans le cadre d'activités tout au long de l'année. Mais là, il ne tournait que pour nous, dans un silence impressionnant.
Tout le lieux était moussu, humide, et en quittant la ferme, une fontaine gnome impressionnante...


Tufs et mousses n'empêchaient pas son gargouillement impétueux!
Nous avons suivi le torrent, pénétrant dans la forêt, jouant avec les feuilles déjà tombées et admirant la lumière dans celles qui jaunissaient au-dessus de nos têtes...


Le chemin descendait joliment et je savais qu'il faudrait que je revienne sur mes pas! Mais, le spectacle du soleil dans les hêtres étaient bien trop beau pour que je renonce déjà.


Finalement, nous avons débouché sur la rivière, toute d'argent derrière l'écran doré...


Avant de reprendre la montée, nous avons encore flâné jusque sous les arches du pont de chemin de fer, débusquant des drôles de champignons sur les troncs, dans les feuilles, essayant d'apercevoir le troglodyte dont nous entendions le cri d'alarme.


Déjà, le brouillard reprenait ses droits et l'atmosphère de la forêt au retour avait complètement changé en deux heures à peine!


Entre un chantier, un moulin et un pont, un morceau de nature conservée et un samedi de novembre tout de douceur!

dimanche 2 novembre 2014

Fleurs de novembre ou bouquets du dimanche 53

Pour ce dimanche, je voulais vous parler du chrysanthème, puisque c'est la fleur du weekend... Après avoir vu les débauches de cette fleur sous sa forme étoilée dans les cimetières français, j'ai compris pourquoi elle est associée à la mort, et détestée par beaucoup. Il me semble qu'ici elle est tout autant appréciée pour le 1er novembre, mais que le choix du décor est plus varié et que beaucoup la délaissent pour des bruyères, des petits conifères, des pensées...

Moi, le chrysanthème, je l'aime "pompon", grosse boule odorante aux pétales incurvés montrant leur reflet métallique!


Je ne l'associe pas à la mort, mais au Japon où il est symbole impérial et vénéré depuis des siècles. Il accompagne depuis longtemps mon entrée dans l'hiver.
Etudiante, je le convoitais et je faisais un arrêt devant la vitrine du fleuriste le plus huppé de la ville pour admirer les énormes bouquets et déjà, j'isolais la fleur la plus parfaite pour la déposer mentalement dans un simple verre... Ce n'est que bien plus tard que j'ai pu faire les frais d'un tel achat!
J'aime tout chez lui, sa tenue un peu rigide adoucie par son feuillage velouté, l'odeur des feuilles froissées, roborative, ses couleurs mordorées, du bronze glacé au blanc éclatant!
Je l'associe parfois à des branchages, des feuilles mortes, mais cette année, je l'ai voulu solitaire.


Il commence sa vie chez moi dans une longue flûte, tout dépouillé, mais finira comme un nénuphar, posé à même l'eau de la coupe, japonaise, bien sûr.

Le gel a brûlé les premières feuilles des dahlias. Il est temps de cueillir leurs dernières fleurs et de sortir les bulbes de terre. Ce dimanche, et pour quelques heures, ce sont eux qui jouent les nymphéas dans la coupe noire, accompagnés de pierre de lave...


Ce pourrait être le bouquet du dimanche numéro 53, mais j'ai préféré vous montrer encore la branche de Ghislaine de Féligonde qui a fleuri cachée dans les buissons... Les fleurs ont pâli,  et sont sur le point de laisser tomber leurs pétales...


Je ne voulais pas me priver de leur grâce.
Ce ne sont pas de vrais bouquets, juste des fleurs posées là... Mais parfois la simplicité nous allège l'âme!

Bon dimanche à tous