dimanche 27 novembre 2011

L'Atelier

Tête ailleurs, donner son accord pour participer avec des amies à un atelier de sculpture sur ciment, sans trop savoir de quoi il s'agissait ! De toute façon, ça me paraissait loin, ma vie avait d'autres sollicitations autrement plus pressantes. Mais tout à coup, ça y était, on était en octobre : j'allais réaliser un chat en béton!

L'arrivée dans un "vrai" atelier, avec plein de machines, d'outils, de grands établis, était déjà une découverte en soi. L'ambiance amicale dédramatisait l'ampleur de la tâche qui nous attendait et c'est au milieu des rires que nous avons commencé par des travaux plutôt "légers". Découpage de la forme, on a parlé peinture, vis, moustaches, fils de fer, torsion ...


et tout à coup ça prenait une autre tournure : ciseau électrique, tôle rouillée ou non, soudure, fer à béton ... Ca devenait autre chose qu'un ouvrage de dames !


La soudure, premières expérimentations avec un engin professionnel. Déjà rien que l'harnachement aurait dû nous faire fuir, mais nous avons préféré en rire !


Et lentement, sous la direction de notre artiste, nos chats ont pris forme ! Le plus jouissif a été pour moi de monter le corps en ciment à la grosse truelle : presque comme un mur de jardin, malgré quelques passages délicats ! Encore une séance pour les finitions, peinture et vernis, et en voilà trois de terminé !


Mon chat a le droit d'accueillir les visiteurs à l'entrée, en tout cas pendant cet hiver. Il trouvera peut-être une place au jardin au printemps prochain, histoire qu'il se patine et qu'il rouille pour devenir un vrai matou de gouttière.

Outre le chat, je retiendrai de ces séances un plaisir tout simple d'apprendre à manier de gros outils, ce que je n'aurai jamais pensé faire, avec force rires et quolibets !

Bravo à Nathalie, qui crée plein d'objets sortis de son imagination, et merci pour sa patience envers une néophyte maladroite.

mercredi 23 novembre 2011

Rencontre

La balade s'annonçait douce, sous le ciel gris, mais sans surprise ... juste histoire de se dégourdir les jambes. En contrebas, la forêt était colorée ...


De l'étang d'autrefois,  il ne restait plus qu'un ruisselet bucolique courant dans le vert des champs.


Les sonnailles des vaches plus loin, quelques cris de merles effarouchés, et l'appel d'une mésange ... tout était calme. Au détour du chemin, c'est la surprise :


Un cheval tout seul, lourd, pas du tout intéressé par les promeneurs. Pourtant mes petits bruits pour l'appeler, par jeu, par bravoure - il était vraiment très grand - ne le laissaient pas indifférent.


Agacé, peut-être ? Finalement, il décide de venir voir ... et il s'approche tranquillement, contournant les endroits boueux pour ne pas s'enfoncer ou glisser.


Je panique un peu, il vient vraiment très près de la fragile barrière qu'il pourrait bousculer d'un simple coup d'épaule. Mais non, il écoute, il encense, il cherche une caresse. Finalement,  il semble s’ennuyer, il regarde sur le côté ...


J'admire son oeil doux si bien maquillé et ses cils blancs, sous la mèche.


Les chevaux me font peur, ils sont très grands, je les connais mal, mais une rencontre telle que celle-ci me fait envie de les fréquenter, d'en savoir plus ...
Tant pis pour l'étang et sa faune où j'espérais faire quelques photos, ce cheval anonyme m'a apporté le même plaisir.

mercredi 9 novembre 2011

Premier feu

Par un jour de brume et de ciel bas, quand l'humidité semble tout à coup insupportable ... en fin de journée, à l'heure glauque où les angoisses viennent m'assaillir sans raison apparente aucune, il est temps de "faire le premier feu" de cheminée !
Je fais un bouquet de fleurs séchées, alimenté tout au long de l'année par des roses de magasin, des anthuriums, par des épis du jardin, des fleurs d'heucheras, tout végétal qui a la bonne grâce de sécher avant de pourrir. Il illumine l'escalier de la maison tout l'hiver, variant au fil des fleurs reçues, ou des coups de pattes négligents de la féline Seita.
Dès les premières belles soirées, je mets toutes ces belles fanées sous verre, dans la cheminée, où elles meublent ce vide que je n'utilise pas en été. Tableau suranné, un peu romantique ...


Et le premier feu de l'automne, c'est comme une cérémonie. Il débute tout doucement, dans un crépitement crescendo, hésitant devant ces aliments éthérés, dans une odeur de poussière, de vieilles choses ... La fumée se répand légèrement dans la maison, lui donnant une odeur de campagne.


Puis c'est l'embrasement joyeux et vorace, faisant naître des couleurs et des dentelles délicates sous mes yeux émerveillés.


Le bois va remplacer les fleurs, le feu se contentera de ronronner, douce chaleur, je prends mon bouquin ...


La saison des feux est ouverte et l'hiver sera bientôt là !

lundi 7 novembre 2011

Boeuf et petit dragon



J'ai mis longtemps à apprécier l'estragon ... Mais depuis quelques années, j'aime l'avoir au jardin, même s'il ne passe pas toujours l'hiver.
Longtemps le goût m'en paraissait trop dominant. Puis j'ai découvert la finesse de sa saveur dans un étonnant ragoût de boeuf au vin rouge, servi dans une auberge jurassienne ...
Généralement associé "au blanc", viandes de veau ou de poulet, même parfois au poisson, il reste un peu écoeurant. Crû,  il ne met pas en valeur les verdures, carottes, ou les tomates qu'il éteint avec toute la force de son arôme.  Je l'apprécie mieux grillé, ou à peine attendri par une cuisson rapide dans  une sauce onctueuse.
J'ai toujours dans la bouche le goût délicieux de ce repas dans une cour toute simple, chaleureuse avec ses nappes de couleur disparates, à l'ombre d'un arbre, en plein été, et je me suis ingéniée à recréer une recette qui lui ressemble.

Ingrédients :

250g à 300g de ragoût de boeuf  (épaule, gîte) en gros cubes
2,5dl à 5 dl de bon vin rouge
un gros bouquet d'estragon
une carotte, une échalotte, une gousse d'ail, 2 feuilles de laurier, quelques clous de girofle
sel, poivre


Faire rissoler la viande dans un peu de gras jusqu'à ce qu'elle prenne couleur
Ajouter le bouquet garni, le sel et le poivre, plus une grosse poignée d'estragon hâché. Bien mélanger avec la viande et laisser fondre une à deux minutes.


Ajouter le solde de l'estragon hâché et le vin rouge
Couvrir et laisser cuire 1h30.
Contrôler la cuisson, allonger la sauce au vin si nécessaire et laisser cuire encore 10 minutes.
Enlever les feuilles de laurier et les clous de girofle


Servir avec des nouilles larges, du riz, une purée, des galettes ou un gratin de pommes de terre, une purée de carottes ou de fenouil, des aubergines ou des courgettes ... ou une simple salade !

Je fais cette recette en été, avec des légumes "du sud", ou en hiver, avec des accompagnements plus conséquents.

samedi 5 novembre 2011

Les mélèzes

Monter " voir les mélèzes"! Je ne sais depuis quand j'aime faire cette balade à l'automne ... Je n'y vais pas chaque année - sotte que je suis ! - mais le regret est fort au plein de l'hiver quand je n'ai pas pu me remplir les yeux de l'or pâle de leurs élégantes silhouettes.
Dans la montée, on les voit en face émailler les pentes et piqueter les forêts noires des sapins


Les chênes et les hêtres ont eux aussi pris leur parure automnale, et le spectacle est beau - mais on le voit aussi ailleurs et nous ne nous attardons pas. Ici, je veux voir le mélèze, cet arbre qui a accompagné mes vacances d'enfant, dont je connais exactement le goût de la sève pour avoir sucé la branche débarrassée de son écorce et mâché la poix en guise de chewing-gum.
Nous montons sans impatience et tout à coup, au détour de la route, la couleur est là !



Laisser la voiture, marcher dans la bise froide qui soulève des tourbillons dorés, les fines aiguilles formant des tapis à peine crissant sous nos pas. L'odeur elle même semble cuivrée.



Admirer la prestance de ces vénérables, leur ramure légère, leurs écouvillons poilus, et leur écorce si rude ...





Le jour est pourtant gris, la neige pas très loin, mais le plaisir est intact. La balade est toujours aussi magique.


C'est le froid qui nous a poussées à quitter le monde enchanté des géants jaunes, nous promettant de revenir au printemps admirer leurs pousses vert pâle et bien sûr à l'automne suivant, et encore ... et encore ...

Les vignes, en contrebas, avaient elles aussi sorti le grand jeu des couleurs !

Vignoble de Martigny 




mercredi 2 novembre 2011

Tyrol, les campaniles

Impossible de quitter le Tyrol sans parler des campaniles, ces petits clochers qui surmontent les fermes anciennes et la plupart des chalets modernes ... On les voit partout !

Dès le matin, le coq se détache sur le ciel encore pâle, malgré les premiers rayons du soleil ...


Recouverts de tavillons, travaillés par des artisans spécialisés, ils sont presque tous pareils, à quelques différences près ... La cloche servait autrefois à appeler pour le repas les gens travaillant dans les champs, ou faisait office de tocsin en cas d'incendie.


Ils sont souvent accompagnés de la croix au faîte du toit, bénédiction divine en ce pays très catholique. Les coutumes sont ici respectées, et les Tyroliens rencontrés en sont très fiers.


Tout d'abord, je les trouvais un peu mignards, ces campaniles, comme une décoration accompagnant les cascades de géraniums garnissant les fenêtres et balcons, mais une fois la tradition expliquée, ils m'ont émue, comme des témoins d'une vie oubliée ...

Vous l'aurez compris à la lecture de mes billets, le Tyrol m'a plu, et certainement que je répondrai encore à l'appel de la cloche ...

vendredi 28 octobre 2011

Tyrol, les miroirs


N'étant pas grande marcheuse, n'étant pas grimpeuse non plus, j'aime les balades faciles, celles qui ne vous font pas suer, celles où l'on ne doit pas "atteindre" ...
Les lacs ! Même en montagne, c'est exactement ce qu'il me faut ! Une petite montée de ci, de là, juste pour entraîner les jambes, et avant même que le souffle ne manque, c'est la descente douce, voir le plat qui permet d'avancer et de découvrir des images tranquilles ...

Schwarzsee, Kitzbühel, au pied du Wilder Kaiser
Au pied des montagnes, le lac de Kitzbühel paraît parfois très bleu ... mais son nom de lac noir lui sied parfaitement lorsqu'on s'en approche : son fond tourbeux donne à son eau une profondeur de miroir.


La balade sur ses rives trouble le sens de l'équilibre, et on a presque envie de retourner le paysage ...




Plus loin, c'est le même jeu qui recommence, au bord d'un lac un peu plus sauvage, mais tout aussi fréquenté par les gens du coin, grands amateurs d'air pur ... et pas tous sportifs !

Hintersteinersee
Comment ne pas s'étonner de ces bleus profonds, de ces détails si fidèlement reproduits. La photographe mitraille, jusqu'à lassitude ...


Les pâturages de l'autre rive se noient et l'eau devient aussi verte qu'eux ... La ferme auberge semble posée sur une nappe de lentilles d'eau. J'ai immédiatement pensé à un test de Rohrschach et la petite manipulation qui suit m'a bien amusée !




Mais tout ces bleus et verts ont finalement été troublés par une flamme nous rappelant que nous étions en octobre !


jeudi 27 octobre 2011

Doubeurre

Je m'étais lassée des soupes, crèmes, et autres potages à la courge, malgré leur diversité. Mais je suis  incapable de résister aux formes rebondies et aux couleurs du cucurbitacée, et lors de mon passage au self-service dont je vous ai déjà parlé (fleurs en été, courges à l'automne), j'ai demandé à la cultivatrice comment elle cuisait sa courge. "Au grill, en tranches" m'a-t-elle répondu, comme si ça allait de soi ! Après quelques recherches sur les temps de cuisson, j'ai invité quelques amis et je me suis lancée.


J'avais choisi cette poire splendide, dite "Butternut" mais que je préfère appeler de son nom français qui lui va si bien : "Doubeurre". Je me suis armée d'un long couteau et j'ai commencé à la débiter en rondelles ...


J'ai adoré faire ça, la couleur jaune se révélant sous la lame, éclatante !

Ingrédients :
1 courge Doubeurre
500 gr d'un mélange de champignons (chanterelles, bolets, ou dits de Paris, par exemple)
Quelques brins d'ail vert
Huile d'olive - sel
Papier sulfurisé

Chauffer le four à 180°C - Tapisser une plaque avec une feuille de  papier sulfurisé
Couper une tranche de courge de 1 à 1,5 cm par convive et la peler (la peau est assez dure !)
Huiler au pinceau les deux côtés de chaque tranche et enfourner au milieu du four
Laisser cuire 15 mn de chaque côté


Nettoyer au couteau les champignons
Hacher une partie de l'ail vert et le faire revenir dans la poêle avec un peu d'huile d'olive
Verser les champignons qui doivent griller. Eviter de les saler pour qu'ils ne rendent que très peu d'eau.
Mouiller éventuellement avec un peu de vin blanc.


Dresser sur l'assiette, une rouelle de courge, éventuellement un peu de sel, verser les champignons, décorer... et servir.


On peut réduire les quantités et proposer ce plat en entrée, ou alors, ajouter une viande grillée ou rôtie dans son jus.
La courge est fondante et son goût de châtaigne est sublimé par cette cuisson sans eau. Succès garanti !


mardi 25 octobre 2011

Tyrol, Wilder Kaiser

Vivre au pied de la montagne, dans sa présence bienveillante ... Lever les yeux pour suivre la course du temps.
Du matin, où le roc sévère surgit du brouillard qui laisse encore une écharpe de mousseline traîner derrière lui,


jusqu'à midi, où la lumière durcit le relief et permet de détailler les cavités, les pics, les ravins, comme autant de signes distinctifs d'un visage familier.


Le soir, la montagne paraît moins glacée et sa rigidité pétrifiée s'adoucit, toute éclaboussée de poudre dorée,


et finalement, ce sera le gris apaisant qui gagnera les sommets, avant que la nuit n'envahisse le ciel.


Tous les jours, la montagne est là, immuable, témoin impassible de l'agitation quotidienne et dérisoire de ma petite vie. 

lundi 24 octobre 2011

Tyrol, pays alpin

Une fois n'est pas coutume ... notre besoin d'évasion nous a conduit à l'est, dans les montagnes, dans un pays que nous croyions si semblable au nôtre que nous l'avions à peine traversé sans nous y arrêter. Mais amitié et invitation obligent et nous sommes partis au Tyrol, en Autriche, pensant y passer de bons moments avec nos amis. Et nous n'avons pas été déçus ! Mais surtout, nous avons fait la découverte d'un pays qui nous a enchantés.

Le col de l'Arlberg, à 1790 m d'altitude, était bien froid, et nous étions persuadés que nous devrions lutter contre le vieil ennemi ...


Mais nous sommes redescendus de 1000 mètres, et l'automne était à peine commencé, le soleil était doux.
Nous avons traversé de nombreux villages, surmontés de leurs clochers démesurés, et admiré les fermes très décorées, aux fenêtres débordant de géraniums ... des paysages familiers, mais avec un petit quelque chose de différent. Le charme autrichien avait opéré et nous y avions succombé : le weekend s'annonçait radieux !

La petite ville de Kitzbühel au matin était sertie dans son décor de montagne et l'air était incroyablement pur.
Kitzbühel, ses clochers et le cirque des montagnes
Nous avons flâné dans les rues de cette station calme entre saisons, aux maisons élégantes, rénovées et pimpantes.


Les terrasses des bistrots étaient ouvertes et bien achalandées - nous y avons goûté la douceur de vivre au soleil, comme au sud ! Je ne suis pas sûre d'apprécier le charme hivernal de cette station réputée et très courue, mais là, dans la lumière, c'était très agréable.



Les alentours offrent aussi de magnifiques panoramas, et des chemins balisés à perte de vue, même pour les promeneurs peu sportifs que nous sommes, entre pâtures, forêts et petits lacs,


toujours dans la présence imposante des rochers tout proches.
Wilder Kaiser
Un weekend d'exception qui nous a laissé une forte impression. Nous reviendrons au Tyrol, c'est sûr !