dimanche 24 août 2014

Un bouquet pour un dimanche / 51


Des ronds, réguliers ou échevelés pour ce bouquet...
Les dahlias, très florifères en cette année pluvieuse, forment un grand massif et c'est un plaisir de les cueillir : même s'ils ne tiennent pas longtemps en vase, ils semblent devoir fleurir encore longtemps, tant ils sont surchargés de boutons!


Quelques têtes bleues d'Eryngium, quelques brins de salicaire et de sarriette... dans le vase gris du géant suédois qu'Emmaüs m'a offert cette semaine, peut être en guise de cadeau de fidélité?

Un bouquet sans parfum, juste en couleurs pour vous souhaiter

Bon dimanche à tous !

lundi 11 août 2014

Héros

Un après-midi pluvieux, un de plus... la visite d'un musée s'impose! Nous décidons d'aller voir La Maison d'Ailleurs, à Yverdon. Combien de fois avons-nous passé devant sa façade? Pourquoi avons-nous toujours remis d'y entrer?

Bêtement, j'imaginais un univers fantasmagorique de fées sexy et de lutins improbables, un monde qui ne me parle pas du tout. Et je trouvais une collection extraordinaires de BD et de films... une mine pour les passionnés de science-fiction! Une collection impressionnante réunie pendant 25 ans par Pierre Versins qui a créé la maison en 1976.

Mais ce qui m'a le plus intéressé, je l'avoue, c'est l'exposition temporaire, sur le thème  "Superman, Batman et Co...mics" et la réflexion relative à la condition humaine qu'il introduit.

Parmi les artistes exposés, j'ai particulièrement aimé la démarche et les sculptures de Adrien Tranquilli.

Adrien Tranquilli - After the West
Les héros sont-ils aussi des êtres sensibles, blessés,

Adrien Tranquilli - This is not a love song
 voire artistes ?
Adrian Tranquilli, Until the end
Par delà la plastique parfaite, le héros a-t-il une âme humaine?
Adrian Tranquilli - This is not a love songs

J'ai bien aimé qu'au-delà la beauté plastique, le héros éprouve des sentiments très humains, et que finalement, il nous ressemble.

* * * * *

Vous savez que j'ai bataillé contre les captchas qui empoisonnent la vie des commentateurs!
Mais aujourd'hui, je dois bien admettre que mes blogs sont tellement pollués que je dois réagir.
Je réintroduis donc le système honni pour plusieurs semaines, histoire que les robots mal intentionnés m'oublient, moi et mes différentes adresses.
Désolée d'en arriver là, mais complètement excédée par la publicité...
En espérant que cela ne vous fera pas déserter mes publications!
Merci de votre présence.

dimanche 3 août 2014

Gares et locos

J'ai une tendresse particulière pour les gares... 
Je garde un souvenir très présent de ma première arrivée en gare de Milan, sous le grand dôme bruyant, dans l'odeur de fer et de graisse, symbole du voyage vers le sud - il y a cinquante ans! 
Mais ce n'est pas ces gares comme des paquebots qui ont ma faveur, non, je préfère les petites gares aux volets de couleurs délavées, petites maisons posées sur le grand chemin...
Il n'y a pas si longtemps, une annonce immobilière nous a tenus en haleine, M. Gine et moi: une très belle gare 1900 désaffectée était à vendre...Un coup de foudre pour le bâtiment et le terrain...


Après quelques hésitations, nous avons décidé de l'acheter, envisageant de passer notre retraite en France. En une semaine, tout était prêt pour la signature du compromis : agence, banque, notaire, mairie, hôtel pour les quelques jours sur place. Une vérification encore auprès du Conservateur des Monuments historiques dont une toute petite phrase a fait retomber le bel enthousiasme: "maintenant que le problème de la route est réglé..." La route? quelle route? en pleine campagne? Et oui, une autoroute était prévue de l'autre côté de la voie, presque sous les fenêtres du beau bâtiment, le tracé devant en être encore mieux défini - ce dont personne n'avait "songé" à nous avertir. Pour nous, l'histoire s'est terminée là, sans regret!

Cela n'a pas altéré mon admiration pour les "maisons du voyage". Et j'avais repéré depuis plusieurs années, la très mignonne gare de Moiloi, près de Nauplie, mais je ne m'y étais jamais arrêtée, préférant le bord de mer tout proche. Cette année pourtant, revenant d'une balade dans la campagne, nous décidons d'y faire un tour.


Nouvellement désaffectée, encore pimpante, semblant prête à fonctionner ...
Mais quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous découvrions sous les eucalyptus, enrobés de feuilles mortes, les monstres rouillés qui l'avaient autrefois animée.


Pas qu'une machine, mais une bonne dizaine de locomotives énormes, garées là, comme dans un cimetière industriel... Comment ne pas penser aux langoustiers de Camaret ? Le même sentiment : un spectacle fascinant!


La photographe était ravie toute à l'admiration de cette machinerie compliquée et du travail de la rouille qui a tout envahi!



Mais quel gâchis! Le même gâchis qui me navre devant des voies de chemin de fer abandonnées : des années de travail et de peine, de la conception à la réalisation,  des ponts, des tunnels, pour en arriver à une voie envahie par la végétation ou à simple banquette à piétons moins de cent ans après!


Bien sûr, une inscription avertissait que ces locomotives étaient propriété du musée... mais elle-même avait de la peine à résister au temps qui passe... et ce patrimoine industriel semble bien être perdu définitivement...


Tout autour, le village vit sa vie de petite bourgade coupée en deux par la voie qui ne sert plus... D'un côté un petit port de pêcheur, que vous découvrez chez Amartia, très paisible, un peu touristique, et de l'autre, le village autour de la route principale bordée par les petits commerces réputés pour leurs produits paysans, par les tavernes et par l'église,


Un chemin passe d'une partie du village à l'autre, emprunté par des passants si habitués à ce spectacle extraordinaire qu'ils se demandaient bien ce que nous faisions autour des monstres définitivement endormis!

Quelques photos encore sous Les Images de Gine, si cela vous tente....

lundi 28 juillet 2014

La pyramide suisse

Je vous ai parlé déjà du mythique Mont Niesen, découvert au hasard du calendrier 2013, et ensuite  de ma balade sur l'autre rive qui m'avait permis d'admirer la "pyramide suisse". 
J'aime faire du tourisme en compagnie d'amis de passage, c'est souvent une découverte, comme si ceux-ci nous prêtaient leurs yeux peu familiers des  paysages qui nous sont quotidiens! C'est dans ces conditions que nous sommes partis à l'ascension du Mont Niesen...


Vu depuis la plaine, ce n'était pas très engageant... Outre que nous nous sentions tout petits devant ce mur de sapins, nous pensions au brouilard, aux nuages, aux nues célestes et glaciales, mais nous n'avons pas voulu renoncer au pied... de la montagne.


D'ailleurs, le funiculaire semblait aborder une courbe douce, et c'est assez confiants que nous avons embarqué.


Très vite, nous nous sommes sentis enlevés-élevés, à la grâce de la machine et de la crémaillère. Nous rejoignions les nuages à lente mais inévitable ascension.


Le changement de station et de rame s'est fait très rapidement, et la pente a semblé vouloir s'accentuer encore. Pas de circonvolution, le tracé est rectiligne. L'affiche n'exagère rien!

Galerie 123, Genève
Léger vertige à l'arrivée... l'air vif, de la ouate en dessous, et du bleu mêlé en dessus... le chemin semblait bien hasardeux! Pourtant tout est sécurisé et fait pour les promeneurs peu sportifs. Sur le sentier plus bas, pourtant,  tout au long des lacets, des courageux colorés montaient du pas des montagnards.

Eiger, Mönch et Jungfrau (clic)
Les nuages passaient rapidement, nous laissant entrevoir des sommets bien moins civilisés, réservés aux alpinistes chevronnés. La plaine était là, en dessous, et nous avions l'impression d'être en avion...


Quand le ciel s'entrouvrait, c'était encore pour nous faire admirer un autre bleu... celui du Lac de Thun, si loin que nous avions quitté une heure auparavant!


Nous ne sommes pas lassés d'admirer tantôt au nord, tantôt au sud le paysage sans cesse renouvelé par le jeu du vent qui brassait sans vigueur la douce mohair des moutons du ciel. Encore un beau découvert sur la Triade


et tout n'est plus qu'un souvenir... le ciel est resté obstinément couvert, dans une luminosité nous faisant espérer encore. Rien n'y a fait... nous sommes repartis et  le train, jouet tracté, a retrouvé sa gare de départ!


En préparant cet article je suis tombée sur le Mont Niesen de Paul Klee, l'aquarelle dont j'avais escamoté le titre pour ne retenir que la Nuit Egyptienne, que j'avais pourtant admirée au Centre Paul Klee de Berne.

Le Mont Niesen, la Nuit Egyptienne, Paul Klee, 1915

et cette autre oeuvre de l'artiste, dont le titre laisse planer le doute...

Ad Parnassum, Paul Klee, 1932
Alors, montagne grecque ou alpe suisse? 
Je vous laisse voir la vidéo sous le lien du Musée des Beaux-Arts de Berne!
 Ce jour-là, nous n'avons pas pu admirer la pyramide parfaite de la montagne, mais son sommet nous a offert des émotions visuelles très fortes qui nous font penser que nous y reviendrons avec plaisir, pour les partager avec d'autres amis!

dimanche 20 juillet 2014

Un bouquet pour un dimanche - le cinquantième!

Pour ce bouquet anniversaire, et pour la reprise en mains de cette rubrique et du blog en général, j'ai eu plaisir à cueillir dans le jardin les fleurs qui en font le caractère en cette période estivale, entre deux floraisons des roses, entre orages et canicules.


De la couleur, symbolique de gaieté, mais aussi des formes différentes. Vous reconnaissez hémérocalles, eryngium, phlox, crocosmia, lysimaques jaunes et blanches, buddleia et pois de senteurs vivaces.


Le vase est en céramique lourde et rectangulaire. Son côté linéaire et moderne contraste avec le foisonnement et les courbes de la végétation, ce que j'aime!


Buddleia et phlox apporteront le parfum à ce joyeux méli-mélo qui transformera la salle à manger puisque le grondement du tonnerre nous annonce la pluie tout prochainement!

Alors, sous le soleil ou sous l'orage,

Bon dimanche à tous!

dimanche 8 juin 2014

Un bouquet pour un dimanche 49

Ce matin, le jardin n'avait pas son petit air frais et revigorant...  c'est pieds nus que j'ai cueilli quelques iris pour ce bouquet. Ils offrent encore quelques fleurons, c'est la fin de leur saison et sans regret  j'ai nettoyé les tiges des fleurs fanées pour ne garder que les juste éclos.
C'est le dilemme de la jardinière: pourquoi apporter les fleurs à l'intérieur de la maison, alors qu'il fait si doux vivre au jardin? Ma réponse est: pour vous les offrir en bouquets!


Dans un vase de porcelaine gris et or, joliment rétro, avec une ouverture si généreuse qu'il semble fait pour les fleurs de jardin, trois iris, deux inconnus (le violet, l'ocre mordoré) et l'Iris Dame Blanche, dans un  nuage d'alchémille, de Julienne des dames et quelques ombelles d'égopode...
J'aime marier le jaune chartreuse de l'alchémille aux tons roses et mauves, que ce soient avec de petites fleurs comme la Julienne, ou avec de plus grosses comme les roses pourpres...


Profitez de ce long weekend, appréciez la chaleur, tout le jardin me le dit: c'est l'été!

Bon dimanche à tous!

dimanche 25 mai 2014

Un bouquet pour un dimanche 48

Le jardin croule sous le violet... avec quelques pointes roses, blanches ou jaunes pour l'égayer. Mais les ancolies, les aulx, les iris, les géraniums, les scabieuses, les juliennes sont tous violets ou mauves. C'est la vague de mai, juste avant les roses!
Pour ce bouquet, ce sont les alchémilles et les hémérocalles qui apportent la lumière, tandis que la pivoine donne par sa couleur la base du bouquet posé sur un pique-fleurs dans une céramique vert céladon, mi-vase, mi-coupe.

Hémérocalles, Géranium, ciboulettes, Grande Julienne, Alchémilles, ciboulettes et pivoine
Le parfum de l'hémérocalle rappelle le narcisse avec une pointe d'amertume, comme le lys... Il suffit à lui seul pour ce bouquet, les autres fleurs ayant des parfums fort discrets.


La pluie étant annoncée, je n'ai pas eu de regrets de couper la pivoine déjà bien épanouie : elle n'aurait pas tenu un orage supplémentaire!

Bon dimanche à tous!

vendredi 16 mai 2014

Deux départs...

Tristes départs cette semaine... La petite ville médiévale de Gruyères vient de perdre deux sculpteurs amis qui ont marqué le château et la ville de leur empreinte.



Hans Ruedi Giger est parti le premier. Ce sculpteur, peintre, visionnaire, est le papa d'Alien qui lui valut un Oscar en 1980, et aussi  l'admiration de tous les adolescents  fascinés par ses étranges créatures biomécaniques...


Il a ouvert un musée à Gruyère, qui regroupe une  partie de sa fabuleuse production et ses collections surréalistes. Pour atteindre le château, il faut passer entre le musée et le bar qui recrée le monde fantastique de H.R. Giger.... Peu après son ouverture, je l'avais découvert avec surprise, et je m'étais beaucoup amusée de boire un café dans un décor complètement fou, peuplé de chaises squelettes, de murs de têtes de bébés clonés, en compagnie de quelques vieux messieurs  du home mitoyen qui venaient boire leur coup de blanc, comme dans n'importe quel autre bistro de village!


Inquiétant, beau, surréaliste, futuriste, fou... tous les qualificatifs ont été usés pour décrire son oeuvre gigantesque.



Beaucoup moins connu, moins "scandaleux", mais tout aussi fantastique, Patrick Woodroffe  dont vous trouvez l'histoire avec le Château de Gruyère sous son nom. Je vous invite à parcourir son site, j'en suis à chaque fois émerveillée, comme à la lecture d'un conte pour enfants. Il vient de partir, lui aussi, pour parcourir d'autres pays enchantés...


La plénitude de ces visages, comme une idée du bonheur...


Le côté diabolique, lubrique et ludique...


sont représentés sur deux médaillons apposés sur les murs du château.

Un Alien et un Lutin, deux personnages sont partis, laissant derrière eux de quoi faire rêver - encore!

mercredi 7 mai 2014

Singapour / 4

Les jardins : voilà de quoi me convaincre d'un voyage sous un climat exotique! Et Singapour ne m'a pas déçue! Je vous ai déjà dit la surprise de voir cette ville immense être pensée comme un jardin - ou comme une avancée dans la jungle... En une semaine, impossible de tous les voir tous ses jardins comme j'aime le faire, pas à pas, en détaillant les paysages créés et les plantes, en découvrant des merveilles végétales inconnues, ou en me remémorant d'autres voyages, d'autres séjours, qui surgissent à la vision de certaines fleurs ou de certains arbres, à l'instar de cette fleur de Thundbergia dont la liane entourait la terrasse de ma maison sahélienne...

Thundbergia (non déterminée)
Il a fallu faire un choix. Or s'il faut voir un jardin à Singapour, c'est sans conteste le monumental "Gardens by the bay", situé comme son nom l'indique en bordure de mer, à quelques centaines de mètres à peine de la city. Deux serres énormes - dont l'une était fermée lors de notre passage - et des arbres structures destinés à accueillir, outre les plantes qui partent à leur assaut, la micro faune et les oiseaux...


Quelle surprise de voir qu'une serre abritait la flore méditerranéenne! Je n'avais pas imaginé, bloquée dans mon idée de serre tropicale, que cette flore était la curiosité exotique sous ce climat singapourien! Des oliviers centenaires - bien sûr - de la lavande. des géraniums, et une exposition de roses, avec comme thème la Guerre des Roses. C'était le côté "attraction" du parc, pas celui qui m'a le plus intéressée...


Sous ce dôme splendide, les gens semblent bien petits et la collection de palmiers est tout à son aise. Plus loin d'ailleurs, une collection de baobabs et d'arbres bouteilles a trouvé sa place dans un air à peine climatisé... Emotion végétale, certes, mais architecturale aussi!


A travers la verrière, d'autres prouesses, avec ce bâtiment fort connu dont le toit réunit les trois tours en un immense jardin...


Les grands arbres métalliques eux sont à l'extérieur et les épiphytes et les lianes colonisent lentement mais sûrement leur structure. Spectacle extraordinaire et grandiose, paysage pour géants... un autre monde!


Nous avons choisi, le jour suivant, de visiter le Parc des oiseaux, ¨le Jurong Bird Park. Dans un quartier industriel gagné sur la mer, encore un parc de verdure énorme, comprenant des immenses volières, des étangs, des forêts! La collection d'Heliconia qui m'intéressait n'était pas en fleur - mauvaise saison! - mais j'ai quand même pu me faire plaisir!


Les oiseaux, bien sûr, sont en captivité et en liberté dans ce parc qui cède encore plus à l'attraction que les Gardens by the bay - mais la pluie a su chasser les foules vers les buvettes et autres abris, nous permettant de déambuler à notre aise!

Aras bleus
A la cascade - sous filets - nous avions l'impression d'être perdus dans quelque jungle, et nous avons pu écouter le chant des oiseaux qui saluait la ixième averse de la journée comme si c'était la première. C'était un moment magique... Une multitude d'oiseaux habite dans ces fourrés - canards ou passereaux - et l'impression d'être loin de toute civilisation en était renforcée! Un intermède qui doit être très apprécié dans la ville gigantesque!


Nous avons passé une journée à déambuler dans ce jardin "habité", et nous ne sommes revenus sur nos pas qu'une fois la pluie passée et les pieds fatigués!

Tantale ibis
Un dernier regard à cet échassier  étonnant - et à ses admirateurs - et nous avons retrouvé la circulation de fin d'après-midi et ses embouteillages.
Singapour n'avait pas failli à sa réputation de ville verte!

Ainsi se termine les quatre billets que je consacre à ce voyage très court - mais très dépaysant. Certes, je suis bien consciente de n'avoir en une semaine qu'à peine effleuré le sujet... Mais si je n'ai pas "tout vu", j'aime à penser que je pourrai y revenir et y trouver d'autres centres d'intérêts : architecture - toujours et encore, tant les immeubles sont audacieux et beaux - art et musique, dont je n'ai rien vu, ni rien entendu - les temples, les musées, les quartiers périphériques, et évidemment, la vie quotidienne des gens dont ma condition de touriste ne m'a laissé entrevoir que quelques facettes.