C'est d'abord une odeur poivrée, entêtante : girofle et jasmin. Elle s'insinue dans nos mémoires et ressucite de faux souvenirs : Zanzibar, vieux coffres marquetés, sous-bois tropical.
C'est ensuite l'éclat de la couleur, les rouges pétants, les violets voluptueux, les roses frais ou les blancs éclatants. S'il est comme ici marginé, on ne comprend plus la logique de la botanique : on se perd dans le labyrinthe des pétales.
Mais quand les yeux ont fini de détailler les volutes de son juponnage, on ne résiste pas au plaisir de prendre la fleur dans la paume de la main, d'en éprouver son craquant cireux et de glisser le bout des doigts jusqu'au coeur frais.
On respire encore son parfum, de tout près, jusqu'à la nausée ou au mal de tête. On l'éloigne du nez et sa fragrance à nouveau devient le support de nos rêves exotiques.
Loin des bouquets guindés d'autrefois qui l'ont rendu haïssable, bouquets d'hôpital ou couronnes de cimetière, l'oeillet est voluptueux, seul, posé sur le col d'un vase, au creux d'une coupe, avec quelques brins d'herbes : un monde d'odeurs et de couleurs.
Rien qu'à voir la photo, on en a plein le nez ! Cela me donne l'envie d'en planter dans mon nouveau jardin, mais peut-être est-il trop à l'ombre ?
RépondreSupprimerMoi aussi j'aime l'oeillet juponné que les gitanes accrochent à leurs cheveux. C'est une fleur subtile et populaire, interdite sur les scènes et dans les coulisses des théâtres; alors, pendant longtemps, j'ai aimé cette fleur en silence, de manière inavouable
RépondreSupprimerJe pense, Amartia, que l'oeillet serait mieux sur la barrière de ta terrasse. Il pourrait ainsi retomber gracieusement. Dans le jardin, il pourrait se casser et les tuteurs sont disgracieux !
RépondreSupprimeril n'est pas facile de trouver le bon endroit pour l'oeillet, jolie fleur pleine de senteur et de souvenir !j'aime le disposer près d'un passage eh oui il aime à se prélasser sur le sol ,ne le contrarions pas
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