Oléron, entre mer et marais

C'est une île ... pas très au large, de l'autre côté du chenal ... Elle n'est pas très grande, mais elle m'est chère par le dépaysement qu'elle m'apporte. Famille et amis m'y font revenir souvent ... 

J'aime longer les plages de sable jonchées de pierres que la mer a roulées. A marée basse, avancer dans les terres que la mer vient de quitter, enjambant les flaques qu'elle a laissées derrière elle, glissant sur les algues qui recouvrent les pierres, dans l'odeur iodée et le vent fort.

Dans la dune, suivre les sentiers sous les pins crissant d'aiguilles, réveiller par nos pas l'odeur épicée des plantes, les jambes fouettées par les herbes qui noient parfois le chemin qui nous mène à la plage, et nous en éloigne encore, comme la mer joue avec les vagues.

Plus tard, traverser les marais, jouir de la lumière du bout du monde. Les nuages courent d'un bout à l'autre de l'horizon, s'amassent, menacent et libèrent finalement le ciel, après une bruine passagère.

Comment oublier les bleus de la mer ? Ils baignent l'île d'une couleur particulière mais changeante d'une côte à l'autre, dans un mouvement doux, transparence et clapotis, ou rageur, écume et fracas.

Le soir, on part avec des amis pour voir le coucher du soleil. On attend, assis dans le sable qui refroidit déjà, les discussions animées se calment peu à peu, chacun mesure le rythme de l'eau, quelques oiseaux passent en criaillant. Le silence s'installe, et finalement l'astre tombe dans le rougeoiement attendu avant la nuit bleutée. La magie a opéré, ce soir encore. Il ne nous reste plus qu'à tourner le dos à tant de splendeurs et revenir dans la nuit calme des terres.

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