C'est un lieu familier, que j'ai fréquenté depuis mon enfance, à intervalles réguliers. J'y ai passé en car postal, en stop, en voiture personnelle, de nombreuses fois. Pourtant, ça fait plusieurs années que je ne m'y étais pas arrêtée, et mon dernier passage au col de la Furka, qui domine le Glacier du Rhône m'a fait mesurer les changements du paysage.
L'immeuble austère est toujours là, au milieu des parkings, et vu l'affluence, nous nous sommes arrêtés au contour suivant, sûrs de voir le glacier depuis un peu plus bas.
Oh, c'était beau, en aval, le Rhône libre qui dévalait la vallée, au milieu des marais qu'il créait par son passage.
Mais, en amont, malgré un spectacle grandiose, plus trace du glacier... Plus que de la roche usée par le passage de l'eau, qu'aucune végétation n'a encore colonisée.
1920 Photo Ed. Gaberell 1999 Photo S. Métrailler Source : http://www.unifr.ch/geoscience/geographie/glaciers/Introduction/Intro.htm |
04.08.2012 |
Quand la promenade annuelle de la petite école m'a emmenée au Glacier du Rhône, but classique et super couru, j'ai compris que cette rivière n'était qu'un torrent de montagne, comme tous ceux où j'aimais jouer. Pourtant, juste un peu au-dessus, c'était déjà le front bleuté du glacier. J'avais été choquée par la couleur grise de la couche supérieure qui retenait - déjà - la pollution, mais enchantée du turquoise découvert dans quelque anfractuosité. J'ai vécu avec cette idée de rivière sauvage, de torrent tumultueux.
Quel choc, quand j'ai découvert un peu plus tard, que cette force allait se perdre dans la masse du Lac Léman! Pour moi, ce n'était pas dans l'ordre des choses, cette idée me révoltait. Et malgré l'autorisation de se baigner tout à coup dans cette nappe immense, je ne me défaisais pas de l'idée du danger d'un courant central et invisible qui aurait pu m'entraîner.
Embouchure du Rhône, dans le Léman, vue depuis les coteaux du Dézaley |
Et comment aurais-je pu imaginer que ce torrent deviendrait ce fleuve dont j'aime suivre la vallée française, entre vignobles, villages, villes, zones industrielles, usines électriques ou atomiques, jusqu'au delta sublime de la Camargue?
Bras mort du Rhône, Grau du Roi |
L'hymne du Valais fait l'éloge du fleuve qui l'a créé, et tous les Valaisans l'ont appris en classe, depuis des générations
Vallée où le Rhône à son cours
Noble pays de mes amours
et mon père, enfant, questionnait : "Le renardeau court, je sais, mais le ronasson court ?"
Je partage ton amour du Rhône, merci Gine pour ton beau texte si personnel qu'il me touche :)
RépondreSupprimerVoilà une autre image du Rhône totalement inconnue pour moi. Je le connais à Lyon, à Avignon et bien sur à Arles et en Camargue mais de là a me l'imaginer en torrent. C'est très beau ce que tu dis et on sent bien cet amour que tu sais si bien nous faire partager, pour cette rivière de ton enfance. Comme dit la chanson " ce n'est pas du sang qui coule dans nos veines, mais c'est la rivière de notre enfance". Bonne fin de journée. Bisous
RépondreSupprimerUn post tres touchant! ce qui m'amuse , c'est la vision differente qu'on peut avoir. Un peu comme pour Mireille, pour moi, le Rhone, c'est avant tout le Sud, La Camargue, son passage à Arles. J'ai du mal à faire le lien avecc la rivière de montagne que tu decris!:o)Et ma chanson du Rhone à moi, c'est la comptine : "Pour passer le Rhone , il faut être deux. Pour bien le passer , il faut savoir danser"!
RépondreSupprimerça serait tres interesser d'ecrire l'histoire du fleuve a travers les differents regards poses sur lui.
oh gine,merci, très touchante ton histoire du Rhône tu fais remonter en moi tous les souvenirs d'école primaire j'adorais mes livres de géographie et j’ai le merveilleux souvenirs de celui tout neuf que j’avais eu comme premier prix de géographie merci je vais m’endormir sur ces très bons souvenirs le Rhône l'a toujours fasciné.
RépondreSupprimerTrès bel hommage à ce torrent devenu fleuve, belle évocation de l'enfance et des souvenirs qu'elle ancre en nous.
RépondreSupprimerC'est beau, Gine !
Une belle histoire de ton torrent, Gine! Le Rhône semble si contrôlé aux endroits où je l'ai déjà croisé que je suis heureuse de le voir gambader en toute liberté, dans sa jeunesse glaciaire. Mais triste aussi de constater les changements provoqués par nous-même sur notre belle planète...
RépondreSupprimerUn article comme j'aime avec ces légendes et ces hommages rendus a notre beau Pays
RépondreSupprimerOn se laisse glisser en suivant ton fleuve qui descend de la montagne pour se jeter dans le Léman et puis tout au bout dans la mer... Le fleuve qui raconte la vie que tu as merveilleusement su nous conter !
RépondreSupprimerC'est tout simplement beau !
Bravo !
Un retour aux sources très émouvant et qui résonne en moi!
RépondreSupprimerMerci pour le partage;o)
La dernière fois que je suis retournée dans la pinède qui m'a vu grandir, tous les pins avaient disparu et à la place des maisons partout!
Ça a été presque pareil que si j'avais perdu un être cher! Ces pins étaient ma famille!
***
Bises****
Merci pour le beau reportage de ce "Rhonemovie". Le changement de paysage est impressionnant.
RépondreSupprimerJe suis saisie par l'ampleur du désastre et de ce glacier fantôme.
RépondreSupprimerMa Vallée du Rhône est celle qui part de Lyon jusqu'au delta, elle est bien laide sauf à son ultime dédale.
C'est un bien beau reportage que vous nous avez proposé.
Bonsoir.
Miss
Le glacier du Rhône n'a rien à envier aux glaciers de la vallée de Chamonix.
RépondreSupprimerVoici un site remarquable, qui explique parfaitement les phénomènes de recul des glaciers, avec historiques, vidéos...
C'est ICI, à cette adresse :
http://www.glaciers-climat.fr/Bossons/Glacier_des_Bossons.html
Biseeeeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeeeeeeee
Je suis stupéfaite de la disparition du glacier que j'avais vu au début des années 60. Avec mes parents nous avions fait une promenade en Suisse pendant l'été et sommes montés au Furka pour le voir. Quelle mauvaise surprise !
RépondreSupprimer