mardi 7 août 2012

Roadmovie II

Nous n'avons pas traîné à Andermatt où les motards sont les rois. Ils nous ont amusés et nous avons beaucoup admiré les bécanes, avec une pointe d'envie, et les tenues de cuir, comme des armures. Comment disait-on, "libres et les cheveux dans le vent" ?  Lourd tribu à la vitesse...
Longue plaine, puis longue montée, route surchargée... mais les talus sont piquetés de fleurs et si les places de parc sont rares, l'allure lente permet de repérer quelques oeillets des alpes, quelques orchis, tâches magenta dans l'or des crépis. Mais la pluie, la brume et là-haut la montagne sévère nous motivaient : encore plus haut.


Arrivés au col de la Furka, (voir D sur la carte du précédent billet), c'est délivrés que nous faisons quelques pas dans la bruine et le vent. Les "nez noirs" sont encore plus hauts, et l'on attend par intermittence le carillon de leurs clochettes porté par le vent.


Une petite marche nous permet déjà de trouver des endroits non piétinés par la foule, et à cette altitude (2429 m.), les gentianes sont encore en fleurs !

Gentiane ponctuée, Hélianthème, Gentiane du printemps, et Carline acaule
Nous décidons enfin de prendre la descente et de suivre le Rhône, de son glacier jusqu'au lac Léman, dans un long parcours trop souvent parcouru pour qu'il nous passionne. Pourtant, une halte s'impose une fois encore : l'Hôtel Belvédère domine la vallée depuis 130 ans, et je suis toujours impressionnée par sa façade de pierre et sa masse imposante.


La vallée en contrebas, enfin, offre un spectacle sauvage, la naissance du fleuve qui semble se métamorphoser en route. Eh ? Et si on se "faisait" le Grimsel ? Aussitôt pensé, aussitôt décidé. D'ailleurs le ciel semblait se dégager.


Et nous voilà relancés sur une route bien dégagée, avec le même plaisir qu'au premières heures du voyage. La discussion porte sur les souvenirs, les autres voyages, les alpinistes, sur le glacier qui a tellement reculé (je vous en parlerai). On freine pour mieux admirer le paysage, on roule lentement pour décrypter la végétation et nous y voilà ! Le col du Grimsel (2165 m, point F sur la carte). Malgré ses trois lacs artificiels, c'est le plus laid ... envahis de parking, de bâtiments improbables, d'un parc à marmottes délabré - on peut se demander ce que font deux marmottes en captivité au milieu de leur habitat naturel.


J'aurais bien préféré vous la montrer en liberté, mais je ne l'aurais sans doute pas trouvée au milieu de l'après-midi et si près de la route!

Malgré l'éclaircie au loin où il fait bon regarder, la pluie nous rattrape et c'est soulagés que nous entreprenons la descente vers la plaine, admirant encore au passage les roches, les cascades...


Nous avons fait les trois deux mille! Comme de faux alpinistes ... comme les motards! Une journée épuisante, mais ce genre de virée reste lié au plaisir de la première voiture, à la sensation de découverte, au départ, au voyage.

6 commentaires:

  1. Comme si on y était... même la bruine m'a rafraichi les joues! Quelle virée et quels souvenirs... merci de nous les faire partager. La photo du Rhône est surprenante!

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  2. c'est fou comme j'aime mes vacances en ce moment dans ma préparation de film
    j'organise le zodiaque pour me porter sur mon lieu de tournage et le chemin sur le sable et j'ai par ailleurs tes sommets la marmote , cà me rend très joyeuse et en plus je dois écrire un chapitre juste posé sur une ascension
    et je me remémorai les fleurs et là tu me les serres sur un plateau
    merci beaucoup
    la marmotte c'est beau

    pas trop d'ampoule
    bonne marche tes poumons doivent être rose comme les fesses d'un bébé
    françoise

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  3. Comme ils sont mignons ces nez-noirs!Et pauvre marmotte, enfermée au milieu de ses propres montagnes ..
    La balade valait qq sacrifices, ne regardons pas le beton ni les voitures, mais de l'autre côté, là où sont les fleurs alpines, les beaux nuages, les sentiers deserts..

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  4. N'ayant pas l'entrainement d'un alpiniste, il m'arrive de faire comme toi et, malgré les marmottes en captivité, il y a toujours de quoi s'émerveiller. Merci Gine de partager ton paisible roadmovie :)

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  5. Je t'ai suivi tout au long de ce chemin montagnard en deux épisodes et je me dis in petto, que la montagne est belle ! Il va falloir que j'y retourne en été !
    Les vues sont magnifiques, une nuit au Belvédère doit être super !!!
    Bonne soirée !

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  6. Des gentianes quel bonheur !! Je m'émerveille de pas grand chose tu vas me dire par rapport à la grandeur des lieux mais, en dehors de ces pauvres marmottes (dont j'irai bien ouvrir la cage) ces fleurs m'ont ému. Très beau reportage. Bisous

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