mercredi 15 janvier 2014

Le lis de mer

Lors de mon premier voyage en Grèce - à l'époque où le camping sauvage était un choix imposé par nos finances, mais aussi par notre besoin de liberté - j'ai connu une plage qui m'a réconciliée avec la mer, tout du moins avec le littoral marin.
Là où je n'imaginais que bikinis et parasols  dans une odeur d'huile solaire, je m'aperçus que les vacances en bord de mer pouvaient être autre chose : par exemple, une plage de sable fin, de plusieurs kilomètres de long, déserte, en bordure de pinède... un rêve!
Dans les dunes qui la longeaient, je découvrais le trésor des lieux, une étoile blanche translucide, presque sans feuilles, se dressait au-dessus d'un bulbe enfoui, au milieu de longs rubans desséchés. J'appris qu'il s'agissait du lis de mer.
Plus jamais depuis, je ne l'avais rencontré, mais j'en gardais un souvenir émerveillé. Avais-je lu le roman éponyme de A. Pieyre de Mandiargues, avant ou après cette découverte? Je ne m'en souviens pas - pas plus que je me souvenais du propos de l'auteur. Juste le titre, indissociable de la fleur dans une aura merveilleuse.

Je viens de reprendre la lecture de cet ouvrage. La description qui débute le livre semble correspondre parfaitement au paysage rencontré pendant mes vacances sur Cythère :
" La plage de Sainte-Lucie-de-Siniscola est une longue étendue de sable entre le rivage du golfe et des rives d'eaux saumâtres où les roseaux prospèrent. Devant les étangs, il y a de petites dunes pointues de chardons secs et de coquillages; d'autres derrière, plus élevées, et puis une pinède de jeunes arbres que l'on planta naguère pour fixer le sol tellement léger qu'il se mouvait à tous les coups de vent. ..."


Nous nous étions arrêtés sous un pin pour admirer la mer et profiter de son ombre. Mais devant le spectacle, nous avons vite oublié la chaleur et nous nous sommes rapprochés, cheminant sur la légère dune.


Quelle joie! Les lis de mer étaient en fleur parmi leurs feuilles desséchées et les grandes herbes squelettiques!
A tous les stades, la plante est gracieuse, quand elle sort de terre, bien serrée dans son corset de papier, fausse asperge,


jusque au stade de la graine, dans un renflement prometteur de nouveaux champs.


Il était midi, aucun parfum ne se dégageait de l'étoile blanche. Pourtant, c'est le parfum du lis de mer que rappelle Pieyre de Mandiargues au moment crucial  de son roman : " Les lis de mer avaient une autre blancheur, nimbée de feu, sur le vert feuillage pointu qui brillait aussi, débordant de la crête de la dune, et leur parfum roulait au fond de l'arène un flot plus puissant et plus lourd que jamais. ...".  Seul celui-ci aura suffi pour trouver le titre de ce récit bien décevant, par ailleurs.


Le lis de mer garderait-il sa fragrance envoûtante pour les amants qui hantent les plages nuitamment ?
Il aurait fallu le tester!

9 commentaires:

  1. me prend une envie de semer ces fleurs partout... c'est beau!

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  2. merci de cette belle évocation je t'embrasse merci

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  3. Lorsque je me promènerai en bordure d'eau, je ne manquerai pas d'être attentive à cette fleur et je serai toute fière de savoir comment elle s'appelle. Merci pour ce beau billet.

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  4. Que c'est joli ! La seconde photo est géniale !

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  5. les photos sont magnifiques et font rêver... je ferai attention mais je ne sais pas si en Bretagne il y en a !

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  6. Il y en avait encore beaucoup par ici lorsque j'étais petite sur nos plages mais, il y a des endroits pas trop connus où l'on en trouve encore.
    Leur odeur est un vrai plaisir ! Et c'est une excellent insecticide pour ceux qui comme moi craignent les moustiques !
    Effectivement j'aime beaucoup la deuxième photo.
    Bises

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  7. Incroyables, ces fleurs qui poussent dans des conditions aussi rudes.

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  8. Une vraie découverte pour moi ce lys de mer !!!
    J'aime beaucoup ta deuxième photo !

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  9. J'aime ces plages "entre terre et mer"

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