jeudi 7 juin 2012

Un jour couleurs

Après deux jours de pluie, où nous avions admiré le gris et le vert dans la Drôme, nous envisagions le chemin du retour, fatigués, gelés, grippés. 
Mais la Provence a plus d'un tour dans son sac, et dès l'aube, le ciel avait perdu le teint plombé des jours précédents. Quelques nuages sur fond de bleu pâle nous ont remonté le moral et redonné l'envie de vadrouiller dans les campagnes.
A la première halte au stand "Fruits" entre deux averses,  le rouge mouillé des premières cerises nous fit rire, comme la bonne humeur et le bagou du marchand. Avec le soleil qui s'installait, la joie était de retour. La petite route serpentait, on se sentait seuls, libérés, dans ce monde lavé, dégoulinant, et soudain:


Le souffle coupé: Ah ! Voilà qui nous changeait de la grisaille...
Plus loin, entre les arbres, des couleurs prometteuses nous attendaient: les carrières d'ocre, une des haltes envisagées

Colorado de Rustrel
Nous laissons la voiture pour faire quelques pas et c'est le dépaysement complet. On chemine sous les arbres, on admire quelques fleurettes, on écoute le chant d'un oiseau, on entre doucement dans le domaine de l'étrange. Du blanc, du rouille, du jaune, du brun... de l'ocre quoi! 


Des collines qui n'ont rien de la douce France. On dirait le Mexique... La dureté minérale de la lumière ne nous détrompe pas. D'accord, pas de cactus, mais des arbres accrochés à la pierre, nanifiés ou très jeunes. Sur nos doigts curieux, la poudre rose, si fine, reste accrochée et tache les caoutchoucs des objectifs...


Une parenthèse exotique, une balade étrange, la jubilation de la découverte, malgré le flux touristique: le lieu doit être infernal en été ! Mais c'est vrai que tant de beauté ne peut être réservée à quelques privilégiés.

Plus loin, c'est un autre lieu qui nous offre la couleur:  Les jardins de l'Abbaye de Valsaintes, à Simiane la Rotonde. Des roses, des roses et des roses, dans un fouillis de plantes vivaces, annuelles, vagabondes, un jardin comme je les aime :


Et enfin, dans l'église simple et émouvante, aux murs blancs 


Un jour très coloré qui a amplement justifié cette petite virée dans le sud... et dont le souvenir nous permet de supporter les pluies de cette dernière semaine!

dimanche 3 juin 2012

Un bouquet pour un dimanche / 2

Gros nuage à l'horizon, ce matin. Alors, juste avant l'orage, la cueillette pour le bouquet du jour, dans le vent qui se lève ...
Pour la table dominicale, un bouquet volumineux, à l'image de l'opulence du jardin et qui permette de profiter des fleurs à l'intérieur.


Le Weigelia est à son apogée, et avant que la pluie ne le brunisse, quelques brins pour à la base du bouquet. Physocarpus Diabolo et ses petits pompons blanc roses répondent au bordeaux de l'iris et éclairent le bouquet. L'alchémille enfin, toujours très présente à cette saison, et dont le ton acidulé met en valeur toutes ses compagnes. La nappe de coton légère rappellera cette tonalité vert chartreuse.


Bon dimanche à tous !

vendredi 1 juin 2012

Paysages et rivages aimés

J'aime, quand je reviens sur mes pas,  faire le tour des lieux qui me sont chers, et que je redécouvre à chaque fois. Ils sont parfois changés: un élément du décor est apparu ou a disparu, la lumière n'est pas la même que dans mon souvenir, des détails m'avaient échappés, une atmosphère nouvelle souvent me charme, une fois encore. 

Le site mycénien de Midéa où les ruines m'intéressent moins que la flore. La vue y est splendide sur les plantations d'orangers, et sur les montagnes alentour où j'aime suivre l'ombre des nuages...

Campagne vue du site de Midéa
L'embouchure de Lerne, tout près de la mer, mais si champêtre, endroit mythique, chargé d'histoires, paisible pourtant.


La plage de Kandia, petit village balnéaire, si calme hors la saison touristique, où il fait bon se promener dans la torpeur de fin de matinée.


Puis la plage qui m'a permis d'apprivoiser la mer, il y a plus de 30 ans... Karathona, tout près de Nauplie, son cirque de collines rocheuses, son bleu incomparable...


Enfin, les champs d'oliviers dans la région de Koroni, plus au sud du Péloponnèse, ici au petit matin,


et la vue de la presqu'île, depuis le fort du même village de Koroni.


Paysages maritimes ou paysages campagnards, où j'aime cheminer à mon rythme, si chers à mon coeur.

lundi 28 mai 2012

Mes instantanés grecs

A mon tour de faire un clin d'oeil à Amartia, et à son blog "Mes instantanés". Quelques photos des gens croisés pendant mes vacances en Grèce... parce que je pense à eux, à leurs difficultés financières et politiques et parce que j'ai souvent bénéficié leur accueil chaleureux.

Le conducteur du tracteur a insisté pour que nous le prenions en photo, lui plutôt que le vendeur d'artichauts...
Sortie d'un bateau, Candia
Dans le port de Nauplie, devant les terrasses de café, un pêcheur prépare un énorme poisson, sous les yeux du chat patient. "C'est une lotte" nous dira-t-il plus tard, puisque nous étions impressionnés par la chair rosée de la bête.
Préparation du poisson, Nauplie
Après le marché, petit café au Stasmos, l'ancienne gare de Nauplie, où les discussions vont bon train, politiques ou non.

Discussion, Nauplie
Le samedi soir, promenade sur le port, dans l'air tranquille ... Tout le monde profite de cette clarté incomparable et de la douceur du jour qui tombe.

Port de Koroni
La vie semble si douce, et pourtant, les inquiétudes sont bien présentes. Sauf pour les touristes ...

Dans une pension, Nauplie

dimanche 27 mai 2012

Un bouquet pour un dimanche / 1

J'aime le dimanche matin au jardin ... surtout s'il fait beau, comme aujourd'hui. Le quartier dort encore, aucun bruit de voiture, juste les oiseaux. Il fait encore frais, une veste sur le pyjama, pieds nus dans l'herbe.C'est l'heure rêvée du tour au jardin, de faire de vagues projets, laisser ses pensées flotter ...
C'est l'heure où je fais mes bouquets ... et comme cela fait longtemps que je ne vous en ai pas montré, voici celui du jour :


Ciboulette, scabieuse, géranium vivace, alchémille, euphorbe pourpre, chataire et graminée sur feuilles d'astrante, dans un vase vernissé et ventru.


Avec les "chutes", les petits épis placés trop bas sur la tige, je fais un mini bouquet, ici dans une céramique signée, mais chinée.


Bon dimanche à tous !

vendredi 18 mai 2012

Euphorbe

Les Euphorbes forment une grande famille puisqu'il y a plus de 2000 espèces recensées ... J'en cultive plusieurs, mais celle qui est chère à mon coeur, c'est l'Euphorbe arborescente, de son petit nom Euphorbia dendroides.


Elle est pour moi synonyme de chaleur, de vacances, de vagabondages. Poussant sur des sols rocailleux ou rien d'autre d'aussi imposant ne voudrait s'accrocher, elle m'a toujours fait rêver ... d'une maison avec jardin sur un littoral aride, entre ciel et mer.


J'aime tout chez elle : son faisceau de troncs, son allure de vieil arbre, ses branches desséchées comme ses fleurs pourtant si peu odorantes.


Et oui, moi qui fonctionne à l'odeur, au goût et au toucher dans mon jardin, je me garde bien de goûter les euphorbes au suc laiteux et poisseux et je préfère laisser leurs fleurs aux insectes qui doivent bien y trouver un parfum pour qu'ils soient attirés en si grand nombre. Ici, mon attirance est purement visuelle - et certainement tissée de réminiscences de moments heureux.


J'admire sans réserve ce genre de paysages et je ne m'en lasse pas ... même s'il est souvent inaccessible. J'aime que l'Euphorbe fleurisse un très court moment, que ses feuilles rougissent et tombent presque aussitôt. En été, elle se confond si bien dans les rochers qu'on pense qu'elle a disparu.


Mais le cycle recommence, pour mon plus grand plaisir ... et cette année encore, l'Euphorbe était au rendez-vous.

mercredi 16 mai 2012

Scandaleusement bleu

Il y a des matins, comme ça, scandaleusement bleus ...

aussi fulgurants que le vol d'un grand martinet


 aussi sereins que les arbres que l'ombre quitte à regret


aussi évidents qu'une risée sur l'eau calme


aussi sauvages qu'un littoral rocheux


aussi Bleu de Nîmes que les vacances



C'était le matin de grâce du 27 avril 2012, à Aghios Nikolaos et Karathona, Nauplie

lundi 14 mai 2012

La troisième soeur

Beaucoup de langue aux chats ! J'en suis ravie puisque chacune d'entre nous vit avec un chat - et semble ne pas pouvoir faire autrement ! Je vous présente, donc

AMARTIA,  la douce qui vient de s'en aller ... mais  il y aura bientôt une surprise  !

BOOTS, sur son banc préféré

SEITA, que vous aurez sûrement reconnue
Eh oui ! c'est Boots le chat de la troisième soeur ! Cette belle vit sur Oléron, elle a jeté son dévolu sur la maison et ses habitants et n'a plus jamais voulu les quitter.
Contrairement à ces minettes qui ne se sont jamais rencontrées et ignorent tout de leur cousinage, nous nous voyons mes soeurs et moi  le plus souvent possible  et encore plus par la grâce des nouvelles technologies !
Toujours pas d'idée ?
Allez, je vous le dis - la troisième, c'est
  ZAK'O, (clic) l'artiste de la famille. 
Je vous laisse aller voir ses colliers et ses collages sur son site : vous ne serez pas déçus. Je vous en donne un aperçu :

Cuivre, tiré du site de ZAK'O
Moi,  tout lien familial mis à part, j'en suis fan ! Evidemment, d'être soeurs en plus, ça ne gâte rien ...

Mes chemins grecs

Mes chemins grecs sont bordés de fleurs et de plantes, d'insectes et de papillons. J'aime suivre les sentes - pas trop malaisées, je vous l'accorde - à flanc de littoral, sur les collines herbeuses et pierreuses, dans l'odeur de l'origan et du thym. Sous un soleil de plomb, puisque je pars toujours trop tard, avec un vent qui fait semblant de me rafraîchir, dans le bourdonnement des abeilles, je vais de découvertes en découvertes.
Tamaris près de Candia, Argolide
Le chemin d'Aghios Nikolaos, après la plage de Karathona - voir le reportage d'Amartia - est un tracé botanique filant entre roc et mer ! 
Nauplie, Karathona
Au milieu de la Pimprenelle épineuse, un ciste ouvre ses corolles délicates à l'abri de l'appétit des chèvres.

Et l'hélianthème nouvellement éclos reflète déjà le soleil.

Pour varier la couleur, chaque roche abrite une campanule.

Les Phlomis et les Euphorbes arborescentes ponctuent  les falaises de leurs formes arrondies et les adoucissent . L'odeur de l'origan, bien sûr, mais aussi de l'Hélichrysum, la plante curry, plus poivrée. Le froissement d'une feuille d'aneth laisse sur les mains une senteur écoeurante de médicament.

 Ailleurs, les fleurs sont presque passées, mais forment encore un tapis de scabieuses, trèfles, soucis des champs mêlés à de nombreuses graminées que la sécheresse empêche de devenir trop hautes.

Quelques pavots animent encore les ruines mycéniennes de Midea, corolles rutilantes dans un monde de graminées jaunies, crissant de criquets,


Midea, Argolide
 alors que les épis tardifs d'un millet ont trouvé un peu de fraîcheur à l'ombre des pierres historiques.


Sur ces hauteurs (270 m), les chardons règnent en maîtres et malgré leurs agressivité je ne peux qu'admirer leurs têtes violettes, insensibles aux vents qui malmènent la forteresse et les visiteurs !


Souvent un vol désordonné d'insectes si rapides, semblant ne jamais se poser, environne le promeneur d'un bourdonnement menaçant, mais l'abandonne tout aussitôt pour je ne sais quelle autre curiosité.
L'air est vibrant de chaleur et je ne quitte le chemin que pour l'ombre d'une taverne et le verre d'eau rafraîchissant.  C'est un de mes plus grands plaisirs en Méditerranée que de courir ces chemins où je m'entraîne à reconnaître fleurs et plantes.

samedi 12 mai 2012

Images d'Epinal

Tout était en place ! La mer, la barque, le bleu, tout avait été préparé pour mon arrivée ...


Les couleurs avaient été mises, joyeuses et insolentes.


Au bout du chemin, bordé de fleurs sauvages,


la sirène était à son poste elle aussi, annonçant la taverne où les chats m'attendaient


sachant faire des yeux doux et quémandeurs ...


Rien ne semblait avoir changé, l'éternité était assurée. La Grèce ressemblait à elle-même, envers et contre tout, et malgré la détérioration de la vie quotidienne de ses habitants. Comment ne pas voir les magasins fermés, les locaux à louer, les tavernes désertées ? Malgré le parti pris du bonheur et la beauté alentour ...
En tant que touriste, j'ai su apprécier mon privilège, à chaque instant, et je n'ai pas boudé mon plaisir.

Pour répondre à votre curiosité, OUI, j'ai rencontré Amartia - puisque le but inavoué de mes voyages à Nauplie, c'est de la voir, elle ! Car, nous sommes blogueuses, oui, et soeurs ! Et  une troisième blogueuse aussi, mais qui n'était pas présente ! Trouverez-vous son nom ?

Soeurs et blogueuses ou vice-versa

vendredi 11 mai 2012

Ma carte postale

Ma carte postale vous arrive alors que j'ai réintégré la maison ... Cette image est pourtant toute fraîche, ma tête étant encore là-bas !

Nauplie, 9 mai 2012
Je vais reprendre la lecture de vos billets, lentement, un à un, pour me remettre à flots avec délice. A très bientôt, chez vous !